C'est, finalement, le 3 octobre prochain que l'opposition politique, réunie au sein de l'Instance de coordination et de suivi de l'opposition (Icso), tiendra son conclave. Après une absence de quelques mois, les membres de l'instance se retrouveront, ainsi, au siège du parti d'Ali Benflis, Talaie El-Houriat, pour marquer leur entrée politique. Une rencontre durant laquelle divers sujets d'actualité seront débattus. L'on apprend que les présents à cette réunion se pencheront sur les rapports de la commission juridique qui a déjà rendu son travail au début de cette semaine. Ce rapport réalisé par des juristes désignés par chaque parti de l'instance a traité des différentes lois et projets de loi proposées par l'Exécutif et celles votées par l'Assemblée populaire nationale. À l'issue de la présentation de ce rapport qui est aussi une lecture propre aux partis de l'opposition des multiples lois proposées, notamment, celle relative au régime électoral, un mémorandum qui regroupera les propositions de l'opposition sera soumis à débat public. Des sources de l'instance précisent que les lois étudiées par les juristes désignés par l'opposition ont conclu sur "la volonté du pouvoir en place de réguler à sa guise la vie politique". Elles expliquent, à titre d'exemple, que la loi relative au régime électoral est faite "sciemment" pour empêcher "l'opposition de prendre part aux élections". "Une exclusion qui n'est autre qu'une grave atteinte à la libre expression politique publique", accusent nos sources. Sur un autre volet, l'opposition se penchera aussi sur les prochaines élections législatives et locales du printemps 2017. "Nous savons que les débats seront houleux sur ce sujet, car certains partis ont d'ores et déjà exprimé leur souhait de prendre part aux élections et d'autres n'ont pas encore tranché la question de la participation ou non à ce rendez-vous", informe un membre de l'instance, soulignant que "l'idéal pour ce conglomérat de partis de l'opposition est de dégager une position commune". Il a assuré que certains partis "y travaillent sérieusement". "Une position commune de tous les partis sera une force de pression sur le pouvoir", a dit, quant à lui, un responsable d'un parti siégeant au sein de l'Icso. Pour ce responsable, le boycott de cette échéance "est la meilleure des pressions à exercer sur le régime", mais, a-t-il ajouté, "arriver à dégager un consensus même sur la participation de tous est déjà un bon début pour former une solide opposition parlementaire et au-delà un contingent fort d'élus locaux de l'opposition". Hormis ces deux sujets sur lesquels les membres de l'instance se pencheront durant leur conclave du début du mois prochain, d'autres questions liées, notamment, à l'organisation des actions de l'opposition et son redéploiement sur le terrain seront au menu des débats. Du côté du parti organisateur, les militants s'attellent aux derniers préparatifs avant le jour j, prévu, donc, le 3 octobre. Mohamed Mouloudj