L'IPA fera prochainement l'objet d'une visite durant laquelle de nouvelles mesures seront annoncées, a averti le ministre. Un mois à peine après le limogeage du directeur général de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA), en l'occurrence le Pr Kamel Kezzal, et son remplacement par le Pr Zoubir Harrat, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, est revenu à la charge hier, pour apporter des explications. "Il était temps que l'Institut Pasteur retrouve son vrai statut de recherche et qu'il cesse d'être un simple Epic d'importation", a tenu à souligner, en effet, M. Boudiaf dans son discours prononcé à l'occasion de sa visite de travail et d'inspection effectuée à l'Institut national de santé publique (INSP). "Si nous voulons avancer, nous devons désormais accepter les critiques. Il nous faut changer beaucoup de choses dans le secteur afin de remédier aux multiples problèmes qui freinent encore son développement", a-t-il expliqué, en précisant que l'IPA fera prochainement l'objet d'une visite durant laquelle de nouvelles mesures seront annoncées. Le ministre regrette, certes, le fait que l'IPA ait perdu, depuis plusieurs années, sa vocation d'institut de recherche et moins de production, mais sa remarque vise, on ne peut plus clairement, le désormais ex-DG de cet institut dont le limogeage aurait été précipité notamment par le "scandale" des vaccins ayant causé la mort de trois nourrissons, deux dans une clinique privée à Rouiba et un dans une structure publique de la commune de l'Arba à Blida. Et cela, même si M. Boudiaf - qui se réfère aux analyses effectuées par les services du ministère - rappelle que le vaccin n'est pas mis en cause dans cette affaire. Le vaccin en question, à savoir le Pentavalent, a été suspendu par mesure de précaution. "Sur l'ensemble de 33 nouveau-nés vaccinés à l'hôpital de l'Arba, il y a eu un seul décès. Cela suffit pour dire que le vaccin n'est pas en cause", a rappelé M. Boudiaf assurant au passage que des formules alternatives du Pentavalent sont proposées actuellement pour éviter toute polémique, en attendant les résultats de l'enquête en cours, menée par les services de sécurité et la justice. Outre l'IPA, le ministre voudrait voir d'autres institutions dont l'INSP, le LNCPP ou encore la toute nouvelle Agence nationale de médicament, retrouver leurs statuts initiaux et leur lustre d'antan. Dans le sillage de ces réformes, le ministre s'attelle à consolider le rôle de l'ensemble des organismes rattachés à son département, non sans leur conférer un statut autonome pour mener à bien leurs missions respectives et contribuer au développement du secteur de la santé. Le plan national cancer (PNC 2015-2019) est l'autre outil sur lequel compte également le ministre de la Santé pour améliorer la prise en charge des patients. Le secteur de la Santé est-il en train de vivre une mutation, voire une révolution sans précédent ? C'est, en tout cas, ce que fait miroiter M. Boudiaf en mettant en avant les réformes engagées depuis son arrivée à la tête du secteur. Des réformes qui seront bientôt couronnées par la nouvelle loi sanitaire dont le corollaire de dispositions législatives et les nombreux mécanismes qu'elle préconise de mettre en place. À en croire le ministre, la nouvelle loi sanitaire dont l'avant-projet est programmé pour être examiné au courant du mois prochain par le Conseil des ministres, donnera, à coup sûr, un nouveau souffle au secteur et propulsera le système national de santé en un "système-modèle" au niveau régional. Farid Abdeladim