A l'orée des examens du baccalauréat, qui débuteront le 11 juin, le Conseil des lycées d'Alger (CLA) dénonce la « répression vigilante faite de représailles contre des milliers d'enseignants grévistes ». Selon le communiqué diffusé hier par ce syndicat, les professeurs du secondaire subissent actuellement des « menaces » et des « avertissements ». Les animateurs du CLA trouvent que le ministère de tutelle est en train de mener une opération d'« épuration des listes de correcteurs des enseignants grévistes qui ont acquis une longue expérience dans la correction des épreuves du bac ». Ils considèrent ainsi que « le fait de recourir à ces procédures d'exclusion révèle l'indigence stratégique du cabinet ministériel face aux conflits, appelés à être neutralisés par la force ». Pour ceux-ci, « le rapport pédagogique n'est plus irrigué par des compétences professionnelles avérées, comme le laissent supposer les propos du ministre de l'Education nationale ». Le CLA doute des « chiffres de Benbouzid » qui « sont énigmatiques » et peuvent être « un instrument de camouflage de la réalité ». Le CLA insiste sur le fait qu'« une grande partie des professeurs des classes de terminale chevronnés n'ont pas été convoqués aux corrections », car ils figurent sur des « listes noires de grévistes » établies par la tutelle. Il juge que cette « démarche policière » est contraire à « l'éthique intellectuelle et morale » et est convaincu que cela se répercutera négativement sur « l'évaluation finale des élèves au baccalauréat ». Car, toujours selon le communiqué, on a fait appel à « des nouveaux titulaires et des contractuels comme évaluateurs ». « Les études ont révélé que les sources d'erreurs d'évaluation sont dues au manque d'expérience de l'évaluateur », est-il encore précisé. « C'est une fuite en avant », est-il ajouté. Le CLA souligne, en définitive, que « la discrimination dont sont victimes les enseignants de par leur appartenance syndicale est l'expression à la fois d'un abus de droit de responsables qui se conduisent comme des détenteurs du pouvoir absolu et d'une ignorance des graves conséquences que peut provoquer un tel procédé de coercition ». Pour faire triompher la « dignité » des enseignants, le CLA compte mener une campagne dans les centres de correction et préparer la prochaine rentrée sociale.