Résumé : Narimène se laisse aller à la rêverie alors qu'elle était dans les bras de Racim. Elle ressentait son bonheur si profondément qu'elle ne sut que le décrire en vers. Elle était encore sur son nuage rose, lorsqu'on vint demander au jeune couple de découper la pièce montée. Un serveur s'approche et tendit un grand couteau au jeune marié qui prend la main de sa jeune femme et l'aide à découper le premier morceau du gâteau avant de le lui tendre. Elle en fera de même pour lui devant les cris de joie et les applaudissements de l'assistance. -Tu vois ma chérie. Ce geste ne vaut rien. Mais rien non plus ne vaut ce geste. Nous sommes unis pour le meilleur et pour le pire, avec tout ce que cela suppose. Dorénavant, nous nous partagerons le bonheur et les aléas de ce monde. Elle déglutit en lançant un regard à sa mère qui se tenait tout près d'elle. Cette dernière lui entoure les épaules et l'embrasse. -Que ta vie soit un éternel fleuve de bonheur, ma chérie. Je suis certaine que Racim prendra soin de toi. -Et qui prendra soin de toi et de papa, maintenant que j'ai quitté la maison ?, ne peut-elle s'empêcher de demander alors que ses yeux s'embuaient. -Ma chérie, toutes les filles quittent leurs parents pour fonder leur foyer. C'est la loi de la nature. Pour le reste, Dieu y pourvoira. -Maman. Tu vas me manquer. -À moi aussi, ma fille. Elle se jette dans ses bras et se met à pleurer. Noria la retint un moment contre elle, avant de la repousser. -Voyons Narimène, tu es mariée maintenant, et tu dois suivre ton mari. Elle se tourne vers Racim. -Mon fils. Prends ta mariée et fais d'elle une femme heureuse. Si j'ai un conseil à te donner, n'écoute pas trop ses jérémiades. Elle est tellement sensible et romantique qu'elle pense que le monde va s'écrouler dès qu'un événement survient dans sa vie. Racim se lève et tend le bras à sa femme. -Je crois qu'il est temps de partir. Noria les embrasse. -Que le bonheur vous accompagne, mes enfants. Keltoum qui jusque-là s'était tenue à l'écart intervient. -Ils sont jeunes et beaux, et le bonheur pour eux est à portée de main. Que Dieu les préserve du mauvais œil et leur accorde une vie pleine de joie. Si un œil scrute l'horizon Il verra une colombe Le paradis a ouvert ses portes Ce soir, le monde est en paix. Racim s'étire et ouvre un œil puis un autre. La chambre était encore plongée dans la pénombre. Son réveil-matin indiquait que la mi-journée n'était pas très loin. Pourquoi avait-il dormi autant ? Soudain, tout lui revint. Il se rappelle son mariage, la fête et... Il sursaute. Où est donc passée Narimène ? Il se lève d'un bond et enfile en hâte un pull avant d'ouvrir la porte de sa chambre. La maison était silencieuse. Il se rappelle que sa mère était partie passer quelques jours de vacances chez sa sœur au bled afin de leur permettre de vivre leur lune de miel et afin que Narimène prenne ses aises dans la maison. Racim avait prévu de partir pour quelques jours en vacances avec Narimène. Ce n'était que partie remise. Leur mariage avait été trop rapide, et ses affaires le retenaient encore pour quelques semaines. D'ailleurs, la jeune femme n'avait trouvé aucun inconvénient à ce qu'ils vivent sous le même toit que Keltoum. Elle lui avait même assuré que cela l'arrangeait, puisqu'elle ne quittera pas le quartier et pourra rendre visite à ses parents autant qu'elle le voudra. Racim jette un coup d'œil dans la salle de bain, puis dans la cuisine. Une odeur de café planait dans l'air, mais Narimène n'était pas là. Il ouvre alors la porte du salon. La jeune femme était là, le portable collé à son oreille. Elle était probablement en pleine conversation avec sa mère. Il referme doucement la porte derrière lui et se rend dans la cuisine pour se verser un café. Sait-on ce qui se passe dans la tête de ces jeunes mariées ? À peine réveillée, sa jeune femme l'abandonne pour appeler sa mère ! Il secoue la tête. Après tout, il est normal aussi pour Narimène, qui n'avait jamais quitté ses parents, de penser à les contacter de si bonne heure. De quoi pouvait-on parler juste après sa nuit de noces ?, se demande-t-il en sirotant son breuvage. (À suivre) Y. H.