La tradition de timechret est l'un des symboles de la Kabylie. Elle est considérée comme étant une occasion d'entraide, de partage et de solidarité. Parfois controversée du fait du "gaspillage" qu'elle engendre, cette tradition séculaire continue à se perpétuer à travers l'ensemble des villages de Kabylie. La fête religieuse de l'Achoura est l'une des occasions permettant aux villageois de s'organiser afin de sacrifier des bœufs et les offrir aux plus démunis, le tout dans une ambiance des plus conviviales. Ainsi, les villages Ighzer, Tadert Lejdid, Ighzer Iwakuren, relevant de Raffour (50 km à l'est de Bouira), ont sacrifié pour l'occasion 53 bœufs et 7 moutons. Selon les organisateurs de cet événement, il vise à "renouer avec les traditions ancestrales". "Nous espérons renouer avec cette pratique ancestrale, laquelle a eu tendance à disparaître au fil du temps (...). Elle (timechret, ndlr) permet de calmer les tensions et de nous retrouver pour partager un moment de fraternité", explique-t-on. Concernant les modalités de cette tradition, ce sont les comités des sages desdits villages qui ont lancé un appel aux dons de bêtes. Cette opération a été entamée la semaine dernière et s'est achevée mercredi (jour de l'Achoura) par la distribution de la viande après l'opération de sacrifice et le découpage des carcasses. Par ailleurs, certains éleveurs bovins de la région ont interpellé le ministre de l'Agriculture et de la Pêche sur ce qu'ils ont qualifié de "massacre du cheptel bovin algérien", tout en appelant les autorités compétentes à interdire l'abattage des génisses, souvent de race pure et parfois gestantes à l'occasion des différentes fêtes religieuses. R. B.