Selon les organisateurs, les rassemblements ont drainé "plusieurs centaines" de militants de base, les leaders de différentes ailes de redresseurs ainsi que les militants fidèles à Belkhadem. La rentrée politique bruyante du contesté secrétaire général du front de libération nationale (FLN), Amar Saâdani, n'a pas dissuadé les opposants qui continuent de réclamer la destitution de ce dernier. En effet, à l'appel des différentes ailes des redresseurs du parti, trois rassemblements de contestation ont été organisés, hier, respectivement à Biskra, à Chlef et notamment à Aflou, dans la wilaya de Laghouat, d'où est originaire le prédécesseur de Saâdani à la tête du FLN, en l'occurrence Abdelaziz Belkhadem. Ce même Belkhadem qui a été récemment dans le viseur de Saâdani qui l'avait ouvertement accusé de "militant de la France au sein du FLN". Selon les organisateurs, les rassemblements ont drainé "plusieurs centaines" de militants de base, les leaders de différentes ailes de redresseurs ainsi que les militants fidèles à Belkhadem. Les mots d'ordre scandés par les manifestants consistaient à appeler, encore une fois, au départ de Saâdani de la tête du parti. Un appel qui s'adresse particulièrement au chef de l'Etat et président effectif du FLN, Abdelaziz Bouteflika. "La lil aâr, la lil aâr, Saâdani yekhdem al-istiaâmar" (littéralement, non à la honte, Saâdani travaille pour la colonisation, ou l'ex-colonisateur), "non à Saâdani, oui à la stabilité", ou encore "Barakat, Saâdani, trois ans barakat !", sont autant de slogans hostiles à l'actuel SG du FLN, accusé d'avoir fait "dévier le parti de sa ligne historique". Dans un communiqué lu, lors du rassemblement tenu à la placette du centre-ville de Biskra par Mouad Bouchoureb, meneur du groupe des 96 députés du FLN opposés à Saâdani, les contestataires lient carrément le sort de la nation au départ du secrétaire général du FLN. Selon eux, la destitution de Saâdani y va de la sécurité et de la stabilité du pays. Qualifiant de "mascarade" son dernier discours, d'une rare violence, ils accusent Saâdani de vouloir semer "la zizanie et la fitna parmi les militants en particulier et le peuple algérien en général". À Biskra, le rassemblement anti-Saâdani est l'initiative du comité dit de redressement de la ligne du FLN, mené par l'ancien membre de la direction du FLN et chef du groupe parlementaire, sous l'ère de Belkhadem, en l'occurrence Layachi Daâdoua. Youcef Nahet, cadre du FLN influent dans la région, est, quant à lui, l'artisan du rassemblement de Chlef. Ces deux rassemblements ont été, en fait, improvisés en soutien à celui tenu à Aflou, sur initiative des proches de Belkhadem natif de la région dont les attaques de Saâdani ont provoqué leur colère. Les opposants de Saâdani ne comptent pas s'arrêter là. Ils menacent de faire le déplacement à Alger pour "empêcher" la tenue de la réunion du comité central du parti, officiellement convoqué par Amar Saâdani pour le samedi 22 octobre. Selon des supputations, la direction du FLN songerait d'ores et déjà à "reporter" cette réunion à une date ultérieure. À quelques mois seulement des législatives, le moins que l'on puisse dire, c'est que le FLN est mal parti pour préserver sa place de "première force politique". Sauf si le pouvoir en décide autrement. Farid Abdeladim