Ils sont 15 concessionnaires automobiles qui n'ont toujours pas reçu l'aval du ministère de l'Industrie et des Mines pour développer des usines de montage. Les concessionnaires automobiles ont été destinataires, mardi dernier, d'un énième rappel du gouvernement pour investir dans l'industrie automobile, faute de quoi ils se verront retirer l'agrément et, de ce fait, ne seront pas éligibles à l'octroi des licences d'importation des véhicules. Ce rappel, qui se veut par ailleurs un dernier ultimatum aux importateurs du véhicule neuf, n'émane pas du ministère de l'Industrie et des Mines. Curieusement, cet avertissement, dont Liberté détient une copie, émane du secrétaire général du ministère du Commerce, Mohamed Helaïli, qui assure actuellement l'intérim du ministre du Commerce, Bakhti Belaïb. Un chevauchement de prérogatives qui ne dit pas son nom et qui relance le bras de fer entre les ministres Abdeslam Bouchouareb et Bakhti Belaïb. En effet, dans ladite note adressée aux concessionnaires, on pouvait lire : "En application de l'article 52 de la loi de finances 2014, j'ai l'honneur de vous rappeler que les concessionnaires automobiles bénéficiant de l'agrément du ministère de l'Industrie et des Mines sont tenus de réaliser un investissement industriel ou semi-industriel lié à leur activité automobile. Cet investissement doit être réalisé dans un délai de trois ans à compter du 1er janvier 2014 pour les concessionnaires en activité et à partir de la date de l'agrément définitif pour les autres concessionnaires." Et ce n'est qu'à la fin de ce rappel que le ministère du Commerce se prononce sur le volet qui le concerne directement, à savoir l'octroi des licences d'importation. Ainsi, il est souligné que "les concessionnaires n'ayant pas réalisé une activité industrielle seront soumis au retrait de l'agrément et, de ce fait, ne seront pas éligibles à l'octroi des licences d'importation des véhicules". Ce rappel intervient après la menace du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui avait affirmé, au mois d'août et à partir de Tiaret, que les concessionnaires qui n'auraient pas investi dans l'industrie automobile avant le 1er janvier 1017 feront l'objet d'un retrait définitif de l'agrément. Du coup, le département de Belaïb veut responsabiliser le département de Bouchouareb dans le cas où les concessionnaires ne seront pas éligibles à l'octroi des licences d'importation des véhicules neufs. En revanche, aucun des deux ministères ne s'est prononcé sur les 15 concessionnaires en attente de la validation de leurs dossiers déposés au ministère de l'Industrie et des Mines. Selon nos sources, ces 15 opérateurs avaient déposé, il y a sept mois, des dossiers en bonne et due forme et n'ont reçu, à ce jour, aucune réponse. Malgré les démarches effectuées, ces concessionnaires n'ont même pas obtenu un accusé de réception. Les délais étant serrés, en sus de l'expiration des licences d'importation le 8 novembre prochain, ces concessionnaires risquent de déposer le bilan, de voir la fermeture de l'ensemble de leurs succursales et agents agréés et de procéder au licenciement massif de leur personnel. Ceci alors qu'on apprend que le ministère de l'Industrie et des Mines vient d'accorder un avis probatoire, une sorte d'autorisation provisoire, à trois concessionnaires automobiles qui n'ont aucune envergure sur le marché de l'automobile. FARID BELGACEM