Résumé : Amel est reconduite à l'hôtel par Ramzi. Elle était encore sous le charme de Manel, qu'elle trouvera adorable et très accueillante. Le jeune homme lui parlera de sa sœur et de la vie qu'elle menait à Constantine dans sa spacieuse villa. Nazim lui précisera que chez lui aussi c'est assez spacieux. Amel se mordit les lèvres. Encore une énigme, cette expression. Elle n'eut pas d'ailleurs le temps de trop méditer puisque Ramzi serrait le frein à main. Ils étaient déjà devant l'hôtel, et il descendit pour l'accompagner jusqu'au grand hall. Avant de la quitter, il se permet de l'embrasser sur les deux joues. - Nous avons parlé de tout, sauf de toi et moi. - Oui. C'est vrai, balbutie Amel, aussi rouge qu'une tomate. - Mais cela n'est que partie remise. Que dirais-tu de visiter Constantine demain après-midi ? Je viendrai bien sûr te récupérer. - J'aimerais bien, mais il se trouve que j'aurai sûrement une journée chargée. - Moi aussi. J'ai un vol sur Paris très tôt dans la matinée. Mais si tout va bien, je serai de retour vers 17h. Qu'en dis-tu ? Amel n'en croyait pas ses oreilles. Cela arrivait tellement vite ! Elle acquiesce. - D'accord. Je ne refuserai pas ta proposition de visiter Constantine. Cela m'enchanterai même de me balader dans les tréfonds de cette ville si belle et si mystérieuse. - Eh bien, tu seras bien servie. Je passerai te récupérer vers 18h. À cette heure-là, tu seras sûrement prête à accompagner un jeune fou comme moi. Fou ? Eh bien si on doit parler de folie, c'est elle qui devenait sûrement folle. Les palpitations de son cœur et les émotions contradictoires qui lui faisaient sentir sa vulnérabilité devant le regard de cet homme avaient fini par tuer tout entendement en elle. Elle était même prête à suivre Ramzi aux fins fonds d'une jungle ! - OK, j'attendrai sagement dans ma chambre que tu viennes me récupérer, Ramzi. Ils se quittèrent, et Amel rejoint sa chambre sur un nuage rose. La journée du lendemain, quoique bien chargée, passe comme un éclair. Amel rentre à l'hôtel pour se changer et attend fébrilement l'heure de son rendez-vous. Ramzi ne tarde pas à se pointer, et c'est le cœur léger qu'elle le suivra à travers les dédales de l'authentique Cirta. Elle sera impressionnée par ses vieux quartiers, ses ruelles, ses grands boulevards, ses traditions et appréciera l'hospitalité de ses habitants. La compagnie du jeune homme n'était pas pour lui déplaire. Ce dernier s'improvisera en guide et lui racontera un pan de l'histoire de cette ville millénaire qui n'a pas à rougir de ses ancêtres. La nuit était tombée depuis un moment déjà lorsque, fatiguée d'avoir autant marché, Amel s'arrête pour reprendre son souffle. -Déjà lassée par la visite de la ville ? Elle secoue la tête. -Cette merveilleuse ville ne pourra que m'attirer davantage dans ses entrailles. Mais je ne peux plus continuer. Nous avons déjà fait des kilomètres à travers ses quartiers, et comme je manque d'exercice ces derniers temps, mes jambes ne me portent plus. Ramzi lui jette un coup d'œil moqueur. -Devrais-je conclure que tu vieillis ? Elle sourit. -Nous vieillissons tous chaque jour un peu plus. Il secoue la tête. -Moi je ne vieillis pas. Même lorsque j'atteindrai mes quatre-vingt-dix ans, je me sentirai toujours en bonne forme pour traverser toute la ville sans me lasser. -Eh bien, tout le mérite te reviendra, et on te décernera sûrement une médaille pour cet exploit. -En guise de médaille, j'opterai plutôt pour un bon dîner. Mon estomac commence à réclamer son dû. -Oui. Mais avant cela, tu devras tout d'abord me raccompagner à mon hôtel. Il lui jette un regard plein de reproches. -Tu me déçois, Amel. Moi qui pensais terminer agréablement cette soirée avec toi. (À suivre) Y. H.