Quid de l'impact d'une telle mesure sur l'activité des concessionnaires qui ne seraient pas prêts à lancer une industrie dans le montage automobile ? Le gouvernement vient de décider, encore une fois, de réduire le quota des véhicules neufs à importer pour l'exercice de l'année 2017. Fixé à un contingent de 98 374 unités pour l'année 2016, soit une valeur de 1 milliard de dollars US, ce quota sera, désormais, réduit à près de 55 000 unités. Ce contingent quantitatif concerne les véhicules automobiles pour le transport de dix personnes ou plus (chauffeur inclus), les véhicules de tourisme et autres véhicules automobiles principalement conçus pour le transport des personnes (y compris les voitures de type break et les voitures de course) et les véhicules automobiles pour le transport de marchandises. La Commission nationale d'attribution des licences d'importation, essentiellement composée des ministères du Commerce, des Finances, de l'Industrie et des Mines, justifie cette mesure restrictive par le fait qu'une douzaine de constructeurs produiraient en 2017 des quotas suffisants en Algérie pour répondre aux besoins du marché. Aussi, cette décision intervient après que le gouvernement eut fixé au 31 décembre prochain la date butoir aux concessionnaires pour investir dans l'industrie automobile. Bien mieux, le gouvernement compte réduire de moitié la facture d'importation en devises des véhicules neufs pour encourager la production nationale et pousser les concessionnaires à créer des emplois à travers le créneau de la sous-traitance pour atteindre un taux d'intégration de près de 45% à l'horizon 2020. Quid de l'impact d'une telle mesure sur l'activité des concessionnaires qui ne seraient pas prêts à lancer une industrie dans le montage automobile ? Il faut savoir que la Commission nationale d'attribution des licences d'importation a déjà réduit le champ d'activité à 40 concessionnaires, dont 12 seulement ont vu leurs projets industriels validés par le ministère de l'Industrie et des Mines. Autrement dit, ce sont 28 opérateurs qui seront soumis au retrait de l'agrément, un sésame sans lequel aucun concessionnaire ne pourrait prétendre aux licences d'importation. Cette nouvelle réduction des quotas fera, sans aucun doute, l'effet d'un coup de massue sur un total global de 68 concessionnaires appelés à passer une année blanche en 2017 et, par ricochet, menace des dizaines de milliers d'emplois dans ce secteur qui bat de l'aile. Du coup, aucun relèvement du contingent ne sera opéré pour les quotas attendus pour l'année 2017. D'autant que le ministère du Commerce a prolongé le délai de validité des licences au 31 décembre prochain pour mettre les concessionnaires devant le fait accompli. On ignore si les opérateurs et l'Association des concessionnaires et industriels de l'automobile algériens (ACI2A) ont été associés à cette mesure restrictive, mais aux dernières nouvelles, la proposition de ladite commission a été retenue par le gouvernement. Une chose est sûre, cette décision influera sur les prix du véhicule neuf qui connaît déjà une flambée vertigineuse et les quelques concessionnaires qui bénéficieront des licences et des quotas connaîtront une forte pression de la clientèle avide d'acquérir un moyen de locomotion et de travail. FARID BELGACEM