"Nous n'avons de problème avec aucun homme d'affaires algérien, mais nous ne souhaitons pas voir certains accéder au pouvoir de manière peu correcte, pour ne pas dire illégitime", a souligné le président du MSP. Le président du Mouvement pour la société de la paix, (MSP), Abderrezak Makri alerte sur le projet de loi de finances 2017, soumis à débat actuellement au Parlement. Abderrezak Makri, qui a convoqué, pour hier, une conférence de presse exclusivement dédiée à ce sujet, estime que le projet en question n'est que le "prolongement de la LF 2016" qu'il a qualifiée d'ailleurs de prélude à une transition du système économique national vers un "système capitaliste sauvage". Pour lui, le projet de LF 2017, qui consacre de multiples taxes et surtaxes, est ainsi venu pour ancrer définitivement le système "économique libéral et impopulaire". "La LF 2016 avait balisé le chemin aux lobbies financiers internes et externes pour se débarrasser du système économique nationaliste et la LF 2017 est aujourd'hui venue pour contraindre les Algériens à s'acclimater avec le nouveau système capitaliste impopulaire (...)", a-t-il déploré. Un système libéral, regrette-t-il, conçu pour "servir les intérêts d'une infime minorité d'hommes d'affaires et pousser la grande majorité du peuple vers la pauvreté extrême". Le président du MSP craint que cette catégorie d'hommes d'affaires, même s'il refuse de les nommer, n'accapare, dans un avenir proche, le pouvoir politique. "Nous ne sommes pas contre les hommes d'affaires algériens, mais nous sommes contre le fait qu'une catégorie bénéficie des largesses du pouvoir ; nous sommes pour le développement de toutes les entreprises privées certes, mais un développement de manière horizontale et non pas verticale (...)", a expliqué le chef du MSP, précisant que "personne n'était visé" par sa réaction, postée sur sa page facebook, au message du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, diffusé au lendemain de l'élection du nouveau président américain Donald Trump. Il se dit ainsi, "loin d'être opposé à la promotion politique d'un quelconque homme d'affaires, pour peu qu'elle soit légitime". "Nous n'avons de problèmes avec aucun homme d'affaires algérien, mais nous ne souhaitons pas voir certains accéder au pouvoir de manière peu correcte, pour ne pas dire illégitime", a-t-il averti. Le chef du MSP qui reconnaît néanmoins qu'"il n'existe pas de solution économique sans solution politique", a, par ailleurs, tenu à justifier la participation de son parti aux prochaines législatives par "le choix stratégique de confirmer son poids politique et de continuer à exister sur la scène politique". Rodé à ce genre d'échéances électorales pour avoir participé à toutes les élections depuis la création du parti à ce jour, le spectre de la fraude encore une fois très appréhendé à l'approche des législatives d'avril prochain, ne semble pas perturber outre mesure Abderrezak Makri, lui, qui ne voit "rien à perdre, sinon tout à gagner". De l'avis de M. Makri, le boycott travaillerait plutôt l'intérêt du régime que celui de l'opposition. Conscient du spectre de l'abstention qui plane également sur les prochaines législatives, le chef du MSP n'a pas raté l'occasion de lancer un appel aux citoyens pour participer massivement aux législatives d'avril 2017 afin d'élire leurs représentants. Farid Abdeladim