Après avoir invalidé un référé déposé par les membres du mouvement de redressement du Rassemblement national démocratique (RND) pour empêcher la tenue du congrès extraordinaire du mois de mai dernier, le Conseil d'Etat a réservé le même traitement au recours introduit par les concernés. Le Conseil d'Etat a rendu son verdict jeudi et débouté, donc une nouvelle fois, les contestataires qui n'ont plus d'autres choix que d'accepter le rendu de la justice, puisqu'il n'y a plus d'autres voix de recours. Le jugement constitue, à l'évidence, une nouvelle douche froide pour le mouvement des redresseurs du RND conduit par la secrétaire générale de l'Union nationale des femmes algériennes (UNFA), Nouria Hafsi, l'ancien maire d'Alger-centre, Tayeb Zitouni, l'ex-directeur central au ministère de la Jeunesse et des Sports, Mokhtar Boudina, et le secrétaire général du Syndicat national des chercheurs permanents (SNCP), Smati Zoghbi. Ils doivent désormais faire face aux sanctions qui devraient s'abattre sur eux, après leur comparution devant les commissions de discipline qui devront être convoquées, incessamment, par les représentations du RND au sein de leurs wilayas respectives. Leur sortie médiatique, il y a de cela quelques semaines, dans laquelle ils descendaient en flammes la direction et les instances du parti, avait suscité une vive réaction du secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, qui avait enjoint aux secrétaires des wilayas respectives de ces anciens cadres de réunir les commissions de discipline pour examiner ces cas. Les redresseurs n'envisageaient rien de moins qu'une participation aux élections législatives de 2017 avec des listes parallèles à celle du parti. Au regard de la sévérité des termes du communiqué du BN du RND, il demeure, en tout cas, fort probable que la main lourde d'Ouyahia s'abatte de manière brutale sur ce petit groupe de redresseurs qui n'étaient, finalement, que dix à signer la fameuse déclaration enflammée dans laquelle ils n'avaient ménagé ni la direction ni les autres instances du parti issues du congrès de mai dernier. Dans la correspondance adressée aux secrétaires RND des wilayas d'Alger, de Saïda et de Bordj Bou-Arréridj, Ahmed Ouyahia avait, en effet, sorti la grosse artillerie pour tomber à bras raccourcis sur les contestataires qu'il avait accusés de "surenchère" et de "tentative de semer l'anarchie" au sein de "notre famille politique", à un moment où "le parti s'apprête à affronter des échéances importantes", en référence aux élections législatives et locales de 2017. Il reste à savoir si les concernés par cette démarche disciplinaire se présenteront aux dates prévues devant les instances du parti. Ce qui apparaît comme très improbable. H. Saïdani