Les marchés pétroliers sont dans une période euphorique. Conséquence de la conclusion de l'accord de réduction de la production de l'Opep, le baril de brent de mer du Nord a dépassé la barre des 54 dollars jeudi et vendredi derniers. Du coup, les transactions sur le pétrole brut ont explosé à la bourse des matières premières de New York. Le Nymex, le plus important marché à terme à New York, a enregistré un record : 2,5 millions de contrats papiers. Combien va durer cette dynamique haussière ?, s'interrogent plusieurs spécialistes. "À très court terme, il faut s'attendre à des prises de bénéfice des spéculateurs sur les marchés pétroliers. Ce qui entraînera une baisse des prix du pétrole probablement de 2 à 3% dans les prochains jours. Cette période de prise de bénéfices peut durer une heure ou quelques heures, voire deux à trois jours. Les prix du pétrole vont remonter par la suite", affirme Noureddine Leghliel, spécialiste des marchés pétroliers. À un horizon court terme plus lointain, soit le premier trimestre 2017, le maintien de cette dynamique haussière dépendra de plusieurs facteurs. Primo : le respect par les pays Opep et la Russie des décisions de l'accord de Vienne portant sur la limitation de la production. La Russie, pays non-Opep, a annoncé réduire sa production de 300 000 barils et joindre ainsi son effort à ceux de l'Opep... Ils ont intégré le gel de l'augmentation de sa production dans leur évaluation de la situation déterminante dans la fixation des cours sur le marché. Ils attendent de voir ce pays réduire sa production de 300 000 barils/jour. Autre facteur : la question est de savoir si les autres pays non-Opep comme l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan, vont imiter ou non le geste de Moscou. Enfin, tout dépendra aussi de la croissance dans les pays de l'OCDE et les pays émergents du Sud-Est asiatique : Chine, Inde. Quant à la menace du pétrole de schiste, Noureddine Leghliel souligne que les multinationales pétrolières détiennent une bonne partie des actifs des sociétés productrices de pétrole schiste américain, suite à leur rachat des actions de ces sociétés en difficultés financières. Du coup, ayant le pied sur ces gisements d'or noir non conventionnel, elles vont freiner l'expansion de la production de schiste américain pour que les prix ne redescendent pas sous la barre des 50 dollars en 2017.