Le décès du journaliste Mohamed Tamalt, survenu dans la matinée du 11 décembre dernier, ne cesse de susciter des réactions de part et d'autre. Ainsi, pour Tayeb Louh, ministre de la Justice, garde des Sceaux, l'Etat n'est aucunement responsable de la mort du journaliste. Tayeb Louh, s'exprimant, hier, en marge de son passage au Conseil de la nation, a indiqué que pour lever tout amalgame concernant ce décès, il faut se référer au communiqué de la direction générale de l'administration pénitentiaire. Pour le ministre, le communiqué diffusé le jour de l'annonce du décès de Mohamed Tamalt à l'hôpital de Bab El-Oued "est amplement clair", car, estime-t-il, "il a abordé toutes les étapes depuis la condamnation passant par la prise en charge médicale du défunt jusqu'à sa mort". Le communiqué de l'administration pénitentiaire auquel s'en tient le ministre de la Justice est ce rempart, qualifie-t-il, "contre les interprétations et les tentatives de manipulation". À suivre la logique du ministre de la Justice, l'administration pénitentiaire a vite fait de réagir pour couper court à toute velléité de manipulation et non pas informer sur les causes et les circonstances du décès du journaliste des suites d'une grève de la faim qu'il a entamée pour, justement, protester contre son incarcération. Toujours à ce propos, il faut rappeler que la famille Tamalt et ses avocats se sont interrogés, hier, sur la demande d'autopsie formulée, faut-il le souligner, par le procureur de Koléa, une précision omise, outre mesure, par le ministre lors de son intervention d'hier, alors que ce commis de la justice pouvait bien s'en tenir au communiqué qu'évoque avec insistance Tayeb Louh. Le ministre a rassuré, par ailleurs, qu'un communiqué sera rendu public, comme prévu par la loi concernant l'autopsie pratiquée sur la dépouille du défunt. Il a affirmé, en outre, que la plainte déposée par la famille du défunt contre des agressions qu'aurait subies le détenu "est prise en charge par le procureur". Comme autre réaction, il a été enregistré celle du ministre français des Affaires étrangères, lequel, dans un point de presse animé hier, a évoqué le décès de Tamalt. Ainsi, Jean-Marc Ayrault, ministre français des Affaires étrangères, en réponse à une question d'une journaliste qui voulait connaître "la réaction de la France à la suite du décès du journaliste britanno-algérien, Mohamed Tamalt, qui est intervenu alors qu'il était incarcéré en Algérie et que son état de santé s'était gravement détérioré ces dernières semaines", a estimé que "la France a appris avec préoccupation le décès, le 11 décembre, du journaliste et blogueur algérien Mohamed Tamalt, à la suite d'une grève de la faim", ajoutant qu'il avait été condamné en juillet à une peine de deux ans de prison. Après avoir adressé ses condoléances à la famille du défunt et à ses proches, le chef de la diplomatie française a souligné que la France "réitère son attachement à la liberté de la presse et à la liberté d'expression partout dans le monde". Comme réaction interne, le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) de Mohamed Saïd a demandé l'ouverture d'une enquête approfondie pour déterminer les responsabilités de la partie ou des parties, dans un communiqué rendu public, que la fin dramatique du journaliste "suscite une inquiétude légitime quant à l'avenir de la liberté d'expression et d'opinion en Algérie". Mohamed Mouloudj