Au-delà de la "réussite" de ce Forum, c'est tout le bilan du FCE sous la présidence d'Ali Haddad qui se trouve plébiscité. Ali Haddad reste à la tête du Forum des chefs d'entreprise (FCE). "Je dis à vous et à tous ceux qui aiment l'Algérie que moi, je suis avec l'entreprise algérienne. Je suis pour le développement de notre pays. Je suis là. Si Dieu le veut, nous ferons du très bon travail dans les années à venir, 2017, 2018 et jusqu'à la fin de mon mandat", a indiqué, hier, le président du FCE, Ali Haddad, à la presse, à l'issue de la réunion ordinaire du Conseil exécutif organisée au siège de l'organisation patronale, à Alger. Ce sont là les seuls mots du président du FCE à sa sortie de la réunion du Conseil exécutif qui s'est tenue à huis clos, avant de s'éclipser. "Le départ ou la démission de Haddad n'a jamais été évoqué lors de la réunion", a affirmé, quelques minutes auparavant, Mohamed Baïri, vice-président du FCE. Pourtant jusqu'à la dernière minute, beaucoup ne donnaient pas cher de sa peau. Le départ précipité du Premier ministre et des autres membres du gouvernement au moment où le président du FCE prenait la parole à l'ouverture du Forum africain d'investissements et d'affaires, qui s'est tenu à Alger du 3 au 5 décembre, laissait entendre l'existence d'un véritable malaise créé au sommet en raison, disait-on, de certaines libertés que se donnait le patron du FCE dans ses rapports avec le gouvernement. Sauf qu'entre-temps, selon certaines sources, le "couac" a été aplani lors d'une réunion avec le Premier ministre. Selon les mêmes sources, Ali Haddad est revenu longuement, lors de la réunion d'hier, sur ce qu'il appelle "des dysfonctionnements dont il faut tirer les leçons". Le Conseil exécutif a d'ailleurs tenu à saluer, à l'unanimité, la réussite du Forum africain d'investissements. "En contribuant à l'organisation du plus grand événement économique africain, avec 3 750 participants, cette action a permis à notre pays d'enclencher une véritable dynamique de coopération intra-africaine, bénéfique aux pays africains et à l'Algérie", souligne le Conseil dans son communiqué. Ce Forum, ajoute le FCE, "a permis aux entreprises d'identifier plusieurs opportunités de coopération qui, pour la plupart, se sont soldées par la concrétisation de partenariats". L'organisation patronale évoque, entre autres, 28 accords commerciaux avec des perspectives d'export dès le début de l'année 2017 dans les secteurs de l'agroalimentaire, de l'électronique, de l'industrie pharmaceutique, des services et de l'industrie mécanique. 1 500 contacts ont été noués entre des entreprises algériennes et africaines pour explorer les opportunités d'exportation. Le FCE affirme que la rencontre a réussi à mobiliser les plus importantes institutions financières internationales, citant notamment la Banque africaine de développement (BAD), la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea), la Banque islamique de développement (BID) et la Banque mondiale (BM). Le "rendez-vous africain d'Alger" a, également, attiré plusieurs fonds d'investissement qui opèrent dans le continent africain (Proparco, Adrian, Nextstage...), ajoute-t-on. Enfin, 15 Chambres de commerce ont signé des accords de coopération dans le but de promouvoir la coopération économique entre les entreprises africaines. Pour le FCE, "la dynamique nouvelle donnée par le Forum africain d'investissements et d'affaires a permis d'explorer les voies et moyens permettant de mobiliser les entreprises africaines pour intensifier leurs mouvements d'affaires et créer, ainsi, les bases d'un partenariat durable (...)". Au-delà de "la réussite" ainsi saluée de ce Forum, c'est tout le bilan d'Ali Haddad qui se trouve plébiscité par le Conseil exécutif. "Les membres du Conseil exécutif ont salué, à ce propos, le dynamisme du FCE qui n'a ménagé aucun effort pour porter la voix des entreprises et faire part de leurs préoccupations aux autorités de notre pays" dans "le seul et unique objectif de bâtir une économie forte", souligne le communiqué de l'instance exécutive, citant les actions menées par l'organisation patronale, entre autres, la rencontre de mobilisation et de promotion de l'emprunt obligataire. Le FCE a, par ailleurs, réaffirmé son soutien au programme du président de la République qui "œuvre à insuffler une nouvelle dynamique à l'économie nationale" et s'engage à assumer sa part de responsabilité dans la mise en œuvre d'une telle politique économique. Meziane Rabhi