Le parti FLN se réunira prochainement avec les responsables du MSP pour aller "la main dans la main vers les élections", a révélé Djamel Ould Abbes. C'est une annonce fort peu inattendue qu'a faite, hier, le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbes, lors d'un point de presse organisé au siège du parti, à Alger, avant l'entame des travaux à huis clos du bureau politique. Il a révélé, en effet, avoir rencontré le jour même Aboudjerra Soltani, l'ex-président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), au siège du FLN, qu'il a qualifié d'"ami qui était avec moi au gouvernement". Sans cesser de faire les éloges de feu Mahfoud Nahnah, fondateur et ancien président de l'ex-Hamas, devenu MSP, et sur son hôte du jour, le SG du FLN a également indiqué qu'il a discuté avec Soltani pendant plus d'une heure sur "la situation du pays". "Nous avons échangé nos avis sur la situation actuelle du pays et avancé des propositions pour l'avenir", a-t-il soutenu, en informant de la tenue, dans les jours à venir, d'une "autre rencontre, cette fois élargie", entre le FLN et le MSP, une formation politique qui, pour rappel, est membre de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD) et qui a annoncé sa participation au prochain scrutin législatif. Par ailleurs, Djamel Ould Abbes a déclaré que les dirigeants de ce parti islamique "savent comme nous que les élections de 2017 sont liées à l'élection présidentielle de 2019", en lançant à l'assistance : "Nous ferons tout pour rester le premier parti politique du pays ." "On s'est réuni avec la base comme du temps de Messaâdia" La session de travail d'hier du bureau politique (BP) du parti FLN est une "session ordinaire", comme l'a souligné le responsable de la communication de cette formation, rehaussée par la présence de Mohamed Djellab, l'ex-ministre des Finances, en sa qualité d'"invité d'honneur". Elle est destinée à faire le point sur "la préparation" des prochaines législatives. Dans son intervention devant les médias nationaux, Djamel Ould Abbes a consenti à quelques annonces, comme la nomination, dès aujourd'hui, de M. Djellab à la tête de la Commission finances et patrimoine du parti FLN, ainsi que la présentation, très prochainement, des membres de la Commission nationale des élections. Le successeur d'Amar Saâdani a, en outre, indiqué que depuis sa nomination, en octobre dernier, à la tête de l'ancien parti unique, il s'est attelé à réaliser "la première phase" de son mandat, laquelle consiste en "l'unification du parti", en précisant avoir "reçu et écouté" les militants récalcitrants, puis en révélant "leur retour" au sein du de leur formation, car "ils travaillaient pour le FLN". Pour M. Ould Abbes, son parti "majoritaire" est concerné par l'avenir du pays, d'où la réalisation de la première phase de son programme d'activités et son "achèvement", après avoir reçu et écouté les 113 secrétaires des mouhafadhas. À ce propos, le conférencier, se remémorant les années passées avant l'avènement du pluralisme politique, laissera entendre que la direction de son parti s'est réunie avec la base comme cela se faisait "du temps de Cherif Messaâdia". Selon lui, la situation est maîtrisée à son niveau, puisqu'"on connaît maintenant les difficultés et les problèmes du terrain", à l'exemple des "711 kasmas sans sièges" ou de la situation de 5 mouhafadhs à Aïn Témouchent, à Oran, à Aïn Defla, à Jijel et à Tébessa, qui a nécessité leur remaniement, sans recourir, toutefois, à "la sanction" des secrétaires des mouhafadhas. Désormais, poursuivra-t-il, "les secrétaires des mouhafadhas sont mobilisés pour concrétiser le programme du parti" et "le programme du président de la République". "On n'insulte pas le FLN", réplique Ould Abbes au FFS "Le FLN n'est pas meilleur que les autres partis politiques, mais nous avons la légitimité historique et la guerre de Libération nationale", a encore déclaré le SG du parti FLN sur un ton conquérant, qualifiant celui-ci de "colonne vertébrale de l'Algérie" et rappelant que sa formation est forte avec ses 550 000 militants à la base qui seront "mobilisés dans la campagne électorale". Djamel Ould Abbes a abordé ensuite "l'incident" qui s'est produit avant-hier, à Alger, lors du meeting commémoratif du décès de Hocine Aït Ahmed, organisé par le FFS. Il a expliqué que la délégation qu'il a conduite ce jour-là est restée près de 2 heures à la salle Atlas de Bab-El-Oued, avant de quitter les lieux. "Nous avons participé à cette rencontre, car Hocine Aït Ahmed était un des fondateurs du FLN et parce qu'il était de ceux qui ont donné le nom du Front de libération nationale." Il a, cependant, fait part de "la grande attaque" du premier secrétaire du FFS qui s'en est pris, dans son discours, "à l'Etat, au gouvernement, aux députés et à la majorité de l'APN la qualifiant de factice". "Pour nous FLN, la cérémonie était terminée, car nous n'étions pas conviés à une cérémonie politique", a-t-il exposé, en promettant de répondre "maintenant au coup par coup" car, d'après lui, "on n'insulte pas le FLN", et une telle insulte, "c'est comme si on insultait le président de la République". Cédant la parole aux journalistes, le secrétaire du parti FLN a dû réviser ses propos, puisque dans ses réponses, il a parlé de "juste une erreur", en rejetant l'idée selon laquelle "le FFS a chassé le FLN". "Nous avons de très bonnes relations avec le FFS, qui est le premier parti d'opposition. Nous ne pouvons pas casser cette relation avec lui, surtout qu'il participe aux élections", a énoncé M. Ould Abbes, avant d'ajouter : "Les esprits se sont échauffés avec les élections qui approchent." Hafida Ameyar