Le Mouvement démocratique et social (MDS) a décidé de participer aux élections de 2017. L'annonce a été faite, hier matin, par Hamid Ferhi, coordinateur national du parti, lors d'une conférence de presse organisé au niveau du siège de la formation, à Alger. Entouré de Yacine Teguia et Fethi Ghares, respectivement secrétaire général et porte-parole du MDS, M. Ferhi a expliqué qu'après "un débat ardu", la majorité des militants s'est prononcée, lors des travaux du Conseil national, du 23 décembre dernier, en faveur de la participation aux élections de 2017, "législatives et locales". Définissant son parti politique de formation "de gauche moderne, patriotique, du travail, de la justice et du partage", l'intervenant a soutenu que cette participation vise "la reconstruction du mouvement à la base, pour affronter les défis de l'heure, exiger le retour des capitaux qui ont fui le pays, créer les conditions pour le retour des Algériens ayant des compétences et mettre le holà à l'import/import, en privilégiant l'investissement public et privé". "Ce n'est pas la première fois que le MDS participe aux élections. Le passage à Ettahadi participait d'ailleurs à aller aux élections et nous étions engagés dans le CCDR. Mais, nous avons rejeté les élections lorsque les institutions ont choisi Bouteflika comme président (en 1999)", a déclaré Hamid Ferhi, rappelant également "l'appel au changement" du MDS en 2004, après "la réélection" du chef de l'Etat, puis la participation de son parti aux élections législatives et locales de 2007. Quant aux années suivantes, il a fait part du refus du pouvoir de laisser le MDS tenir son congrès "pour faire le choix de participer ou non aux scrutins", en notant "un durcissement des conditions de participation", référence faite aux 4% de signatures exigées par la loi électorale pour l'admission du dossier de candidature. "Nous irons vers les citoyens pour recueillir ces signatures, dans les différentes wilayas, en comptant sur ceux avec lesquels nous avons travaillé", a-t-il précisé, citant nommément les patriotes, les chômeurs et les collectifs de jeunes, avant d'informer la tenue d'une conférence des cadres, fin janvier 2017, pour l'examen des "possibilités" de participation de personnalités sur la liste MDS. Pour Hamid Ferhi, le MDS, conscient de la nécessaire "économie productive et durable", de la lutte contre "l'informel et la chkara", de "la récupération des 110 milliards de dollars de fuite fiscale des 200 milliards de fuite de capitaux" et de "l'émergence de nouveaux besoins dans la société (culturels, de loisirs...)", "ne s'alliera à aucun parti politique". Il s'appuiera, cependant, sur "les couches moyennes et populaires" et se concentrera "d'abord sur la souveraineté de l'Etat et sur la monnaie nationale", en commençant par le retrait des billets de 1 000 et 2 000 DA, pour neutraliser "ceux qui veulent affaiblir l'Algérie et s'en prendre aux faibles". Plus loin, balayant d'une main "le discours de la peur et de l'instabilité", le coordinateur national du MDS a estimé que la situation mondiale, en particulier la défaite de Daech en Syrie, "réduit la pression (du terrorisme islamiste) sur nos frontières". C'est donc l'occasion, selon lui, de se battre pour "une Algérie devant être dans l'esprit de Novembre 54, de Bandung et de la coopération Sud-Sud" et afin d'"exiger des changements qualitatifs", en matière de "libertés" et de "répartition juste des richesses produites". Hafida Ameyar