Le Front de libération nationale (FLN) n'est visiblement pas près de digérer totalement ce qui est considéré comme une "offense" contre le parti et la "fausse majorité parlementaire" : le réquisitoire du premier secrétaire du FFS lors du meeting organisé samedi dernier à la salle Atlas, à l'occasion du premier anniversaire de la disparition de Hocine Aït Ahmed, et où le SG du FLN avait été convié en compagnie d'autres représentants de parti. Peu avant la fin du meeting, Djamel Ould Abbes avait dû quitter précipitamment la salle car incommodé par les propos acerbes d'Abdelmalek Bouchafa qui s'est attaqué, avec une rare virulence, à la majorité parlementaire, accusée d'avoir adopté une loi de finances qui menace la stabilité sociale. "La loi de finances antisociale et antinationale adoptée par la force par une fausse majorité menace l'Etat, sa nature sociale et la paix sociale. Elle traduit de façon éclatante la faillite du régime et son incapacité à trouver des solutions", avait déclaré Bouchafa. Dans un communiqué publié dimanche soir à l'issue de la tenue de son bureau politique, le FLN a tenu à répondre au FFS même s'il évite soigneusement de le citer. "Le FLN soutient et réitère que les institutions sont issues de la volonté du peuple algérien et que toute remise en cause de la crédibilité de ces institutions est une remise en cause de la souveraineté du peuple", écrit le FLN en appuyant "les positions responsables des parlementaires dans les deux chambres lors de l'adoption de la loi de finances et se réjouit du sens des responsabilités des députés durant les débats pour garantir les grands équilibres financiers". Le FLN n'omet pas d'appeler "l'ensemble de la classe politique à moraliser le discours politique, à mener une compétition sur la base des programmes et à éviter le pessimisme, l'outrage et la désinformation", non sans suggérer, à demi-mot, que la sortie du FFS, qu'il n'attendait probablement pas, procède d'une campagne électorale avant l'heure. "Le bureau politique estime que la campagne électoraliste hystérique menée par certains partis participe de leur crainte de se présenter au peuple avec des programmes obsolètes", écrit le FLN. Sur un autre registre, il affirme sa "mobilisation totale" pour les prochaines échéances électorales et sa détermination à accompagner le programme du président de la République, tout en appelant l'ensemble des acteurs politiques à "une contribution positive et à réunir les conditions en y participant et en se référant à la volonté du peuple". Enfin, il appelle les militants à "la vigilance" et à "la mobilisation" pour conforter la position du parti. Aussi, appuie-t-il "les efforts du SG" et appelle-t-il à "concrétiser ses orientations" en vue "de la réunification des rangs en donnant la parole à la base". Un message sibyllin à certains contestataires qui se livrent à des manœuvres, en sourdine, en perspective des prochaines échéances. Karim K.