Se déclarant vivement préoccupé par les combats auxquels se livrent les factions libyennes au centre du pays, le département d'Etat US a averti les Libyens que cela sera profitable à Daech et aux autres groupes extrémistes du pays. La situation prévalant en Libye, marquée notamment par les divergences politiques entre les nombreuses instances, que sont les deux Parlements et les trois gouvernements, et surtout les combats auxquels se livrent les différentes factions libyennes, a fini par faire réagir le département d'Etat américain. "Nous sommes vivement préoccupés par la poursuite des combats dans le centre de la Libye, nous estimons que cela profitera à Daech et à d'autres groupes extrémistes", a déclaré John Kirby, le porte-parole du département d'Etat lors de son dernier point de presse. Le diplomate américain a ainsi lancé un véritable avertissement aux factions libyennes en les appelant à faire preuve de retenue et à appuyer le gouvernement d'union nationale (GNA), qui s'efforce, selon lui, à préserver l'unité de la Libye et à superviser la transition vers un nouveau gouvernement, conformément à l'accord politique libyen. Dans le même ordre d'idées, John Kirby a réitéré le ferme soutien de Washington au gouvernement de Fayez As-Sarraj en soulignant qu'il était temps pour tous les Libyens de se réengager sur la voie du dialogue en vue d'une réconciliation nationale. Refusant de commenter les récentes déclarations du maréchal Khalifa Haftar, rapportées mardi par le quotidien italien Il Corriere Della Sera, selon lesquelles la Russie était prête à lever l'embargo sur les armes imposé à la Libye, le porte-parole du département d'Etat US a affirmé que toute livraison d'armes au chef militaire libyen constituerait une violation de l'embargo imposé en 2011 par l'ONU. Il s'est limité à réaffirmer que les combats entre factions libyennes sont contre-productifs eu égard aux grands efforts qui doivent être déployés pour combattre le groupe terroriste autoproclamé Etat Islamique. Cette sortie médiatique de John Kirby intervient après les informations de médias libyens faisant état d'une attaque perpétrée, lundi, contre un avion militaire transportant des officiers de Misrata se rendant à des obsèques dans le sud du pays. Elle aurait provoqué un véritable état d'alerte au sein des combattants des milices de Misrata qui ont rallié le GNA et les forces de Khalifa Haftar. Plusieurs militaires ont été blessés et un civil tué dans l'attaque condamnée par le GNA. Après l'attaque, les milices de Misrata ont dépêché des renforts dans la région de Joufra et celle proche de Sebha dans l'objectif, selon elles, de sécuriser la zone. La veille, le représentant spécial du secrétaire général et chef de la mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul), Martin Kobler, avait exprimé sa préoccupation face aux risques d'escalade en Libye en appelant les parties libyennes à éviter tout acte ou rhétorique susceptible d'embraser la situation. Merzak Tigrine