L'administration du nouveau président américain Donald Trump représente un "défi" pour l'Union européenne, notamment en matière commerciale, a estimé hier le président français François Hollande. Concernant l'Europe, "parlons très franchement, il y a des défis que pose l'administration américaine par rapport aux règles commerciales, par rapport aussi à ce que doit être notre position pour régler les conflits dans le monde", a déclaré à la presse M. Hollande lors d'une visite à Berlin pour rencontrer la chancelière Angela Merkel. "Alors nous devons bien sûr parler à Donald Trump, puisqu'il a été choisi par les Américains pour être leur président, mais nous devons le faire aussi avec une conviction européenne et la promotion de nos intérêts et de nos valeurs", a ajouté le chef de l'Etat français. Dans la même veine, Angela Merkel s'est aussi inquiétée, de manière implicite, des dernières évolutions aux Etats-Unis. "Nous observons que le cadre global dans lequel nous évoluons dans le monde change de manière radicale et rapide et nous devons relever ces nouveaux défis", a-t-elle dit. Cela "concerne à la fois la défense d'une société libre, tout comme la défense du libre-échange", a ajouté la chancelière allemande. Dès le début de sa présidence, M. Trump a tenu sa promesse électorale de retirer les Etats-Unis du Traité de libre-échange transpacifique (TPP), une des priorités de son prédécesseur Barack Obama qui voulait en faire contrepoids à l'influence grandissante de la Chine. Le président américain entend aussi renégocier l'accord de libre-échange nord-américain (Aléna), et le projet d'accord commercial entre les Etats-Unis et l'Europe, déjà mal en point avant le départ d'Obama de la Maison-Blanche, est plus qu'incertain. Le chef de l'Etat français et la chancelière allemande se voyaient à Berlin, notamment pour préparer un sommet des dirigeants européens prévu la semaine prochaine à Malte, pour tenter de sortir le projet européen de la crise provoquée notamment par le Brexit. Trump a exprimé récemment dans une interview à la presse européenne le peu d'intérêt qu'il avait pour l'UE, se félicitant du Brexit et pronostiquant que d'autres pays suivraient la même voie que Londres en quittant le bloc. Il a aussi jugé "obsolète" l'Otan, une organisation dont font partie de nombreux pays européens. R. I./Agences