Selon une source sécuritaire, le blogueur aurait été pris en filature depuis Alger avant que, sur mandat de perquisition de la justice, le mis en cause soit arrêté à son domicile à Laâzib-Oumaâmar à Béjaïa. L'affaire du blogueur, arrêté le 18 janvier dernier, est toujours en instruction. Mais le prévenu, Merzoug Touati, a pu, néanmoins, rencontrer un de ses avocats. En effet, incarcéré à la maison d'arrêt d'El-Khemis au centre-ville de Béjaïa depuis mercredi, le jeune blogueur a reçu la visite, le jour même de son incarcération, de l'un de ses avocats, Me Ikken Sofiane en l'occurrence. "Je l'ai trouvé moralement abattu", nous a déclaré cet avocat, qui s'est constitué officiellement au nom de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh), aile de Me Hocine Zehouane. Sa défense devra être assurée par un collectif d'avocats puisqu'on apprend à ce sujet qu'outre Me Ikken, il y aura aux côtés du prévenu Me Dabouz, président de l'autre aile de la Laddh, Me Ahmine de Laghouat et enfin Me Abderrahmane d'Alger. Me Ikken a tenu à préciser que s'il a pu rendre visite à son client, il n'a pas pu, en revanche, accéder au dossier de fond. "L'affaire est toujours en première instruction et il faut attendre une instruction de fond pour que je puisse avoir accès au dossier, conformément à l'article 71 alinéa 3 du code pénal." S'agissant des chefs d'inculpation retenus à l'encontre du blogueur, l'avocat se risque à avancer, bien qu'il n'ait pas eu accès au dossier de fond, qu'ils pourraient confiner en "intelligence avec un pays étranger", et "incitation au soulèvement populaire et aux troubles publics". Sur l'engagement de son client, l'avocat nous apprend encore que "c'est un militant ayant toujours participé aux marches populaires et aux rassemblements. Il se revendique opposant politique, mais respectueux des institutions de la République". Pour rappel, ce jeune blogueur de 28 ans, originaire du village Bousselam à Bouandas, dans la wilaya de Sétif, a été arrêté le 18 janvier dernier par la police de Béjaïa. Selon une source sécuritaire, le blogueur a été pris en filature depuis Alger. Sur mandat de perquisition de la justice, le mis en cause a été arrêté à son domicile à Laâzib-Oumaâmar à Béjaïa. Des policiers, qui avaient ordre de perquisitionner son domicile, ont procédé à la saisie de son micro-ordinateur, de son appareil photo et de quelques documents dont on ignore la nature. Son arrestation serait liée à ses publications sur son blog et plus particulièrement l'entretien qu'il a réalisé avec un "diplomate israélien, Hassen Kaabiya", du moins présenté tel quel ; un entretien qu'il avait posté sur son blog. Merzoug Touati se présentait comme un "journaliste citoyen", l'interviewé en question affirmait notamment que son pays n'avait participé ni de près ni de loin à ce que l'on a appelé le "Printemps arabe". Il avait affirmé, en outre, que son pays avait un bureau de liaison en Algérie avant 2000. Le procès du blogueur est prévu au courant de la semaine, apprend-on. M. Ouyougoute/L. Oubira