Un signe monétaire sans valeur marchande ! Le dinar a connu ces dernières années une chute de valeur très importante. Au point qu'aujourd'hui la pièce de 1 dinar n'a souvent aucune valeur marchande dans nos marchés. En d'autres termes, le dinar est devenu un signe monétaire qui n'a quasiment aucune valeur d'échange sur le marché intérieur. En clair, on ne peut échanger aucun produit contre une telle monnaie. Autre réalité de cette forte baisse : la quasi-disparition des pièces de monnaie de 1 et 2 dinars chez les ménages et les commerçants. Les pièces qui circulent à large échelle sont celles de 5, 100 et 200 dinars. Devant ce phénomène de rareté de la monnaie divisionnaire et qui donne une mauvaise image d'un moyen d'expression de la souveraineté du pays, on enregistre aucune réaction du gouvernement ni de la Banque d'Algérie, appelée aussi institut d'émission, parce qu'elle a pour mission d'imprimer les billets de banque, de frapper les pièces de monnaie, en gros d'alimenter les banques en billets et pièces. En conséquence de ce phénomène, l'augmentation de 2% de TVA a eu pour résultat une hausse des prix plus importante, au détriment du pouvoir d'achat de la population. Imaginez un paquet de pâtes cédé à 50 dinars en 2016. Avec l'augmentation de la TVA, il doit être vendu à 51 dinars à partir de janvier 2017. En l'absence de pièces de 1 et de 2 dinars, le commerçant arrondit : il vend le produit 55 dinars et non 51 dinars soit une hausse de 10% et non de 2%. Cette situation, il convient de la généraliser à un nombre important de produits et de services touchés par la hausse de la TVA. Ni le ministre du Commerce, ni le ministre des Finances, ni le gouverneur de la Banque d'Algérie n'ont relevé cette atteinte au pouvoir d'achat de la majorité de la population, encore moins envisagé des solutions à ce phénomène. Faut-il réévaluer le dinar pour régler ce problème ? Pour plusieurs spécialistes financiers, cette solution présente des inconvénients. Elle est un "bonus" pour les importateurs et un "malus" pour les exportateurs. En l'absence de productivité et de solidité de l'économie, ce remède est inflationniste, car il dope la consommation sans augmentation de l'offre locale de produits et services. La meilleure solution serait de créer un nouveau dinar, beaucoup plus fort que l'actuel. Par la création de cette nouvelle monnaie, le gouvernement pourrait drainer l'énorme masse d'argent de l'informel et du coup faire face au manque de ressources financières nées de la chute des prix du pétrole. K. R. Lire le dossier