Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a réaffirmé, hier, lors d'une conférence de presse tenue à Béjaïa, qu'"en plus des médias publics, seules les cinq chaînes de télévision privées accréditées en Algérie sont autorisées à assurer la couverture médiatique des élections législatives" prévues pour le 4 mai 2017. Interrogé par Liberté sur les critères de choix de ces cinq chaînes de télévision privées, à savoir Ennahar TV, Echorouk TV, Dzaïr TV, El Djazaïria et Hoggar TV, le conférencier soutient que "ce sont les seules chaînes de droit privé qui disposent officiellement de bureaux accrédités en Algérie", avant d'ajouter qu'"elles sont aussi les moins virulentes ces derniers temps". Selon Grine, ces cinq chaînes TV sont accréditées à l'issue de la réunion ayant regroupé les représentants des ministères de la Communication, de l'Intérieur et des Collectivités locales, et le président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections, Abdelwahab Derbal. "En cas de dérapage de l'un de ces médias lourds privés durant cette période pré-électorale, c'est à l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav) de réagir pour appliquer les textes réglementaires, notamment les dispositions contenues dans la loi n°14-04 du 24 février 2014 relative à l'activité audiovisuelle. L'Arav est le seul organisme capable de recourir à des sanctions qui peuvent aller jusqu'à la fermeture de la chaîne en cas de manquement grave", met en garde l'orateur. Quant aux autres chaînes privées non accréditées (une cinquantaine environ), celles-ci continueront à exercer sous la loupe des pouvoirs publics représentés par le ministère de la Communication, a-t-il précisé. "Nous avons un seuil de tolérance et à chaque fois, nous choisissons la voie de la sagesse. Tous les médias sont les bienvenus, pour peu qu'il y ait un minimum de respect des valeurs humaines et des règles déontologiques de la profession", a-t-il ajouté. Par ailleurs, M. Grine annoncera que l'installation de l'Autorité de régulation de la presse écrite devra intervenir cette année, au même titre d'ailleurs que la commission permanente de délivrance de la carte de journaliste professionnel. Interrogé sur une éventuelle décision de bloquer les réseaux sociaux en Algérie, le ministre de la Communication a tenu à démentir formellement cette "rumeur", affirmant que "cela fait presque trois années que j'assiste aux conseils des ministres, mais on n'a jamais évoqué cette question de blocage des réseaux sociaux". "Il ne faut pas oublier que nous sommes dans un pays démocratique, où la liberté d'expression est bel et bien consacrée dans la Constitution algérienne", poursuit-il. À une autre question d'un confrère qui voulait savoir si M. Grine va présenter sa candidature à la prochaine députation, le ministre rétorquera sans ambages : "Je ne serai pas candidat." KAMAL OUHNIA