Le bras de fer, qui oppose depuis maintenant une année les gérants de kiosques et les cafetiers de la ville de Annaba à l'APC locale au sujet d'un droit de place, a pris une tournure sérieuse ; il semblerait que les deux parties soient dans l'impasse. Le cours de la Révolution, véritable vitrine de la ville par sa situation priviligiée de place centrale, a été le premier lieu à souffrir de ce différend ; les kiosques à glaces qui le bordaient sont fermés depuis un mois environ suite à la grève observée par les gérants contestataires. Ce qui était le lieu de rencontre des habitants de tous les âges de la ville ainsi que des visiteurs et autres gens de passage n'est plus qu'un espace désert au grand dam des amis de la Coquette. Le problème que pose le fameux droit de place, s'il est abordé avec un certain détachement par le maire de Annaba, est vécu cruellement par les fameux kiosques du cours de la Révolution, en particulier. Ces derniers estiment que le montant de la taxe qu'on leur exige mensuellement est exagé. Il leur est, en effet, demandé de payer l'équivalent de 3 600 DA chaque jour. Une somme qu'ils disent être incapables de payer parce qu'elle représente, selon eux, le triple de leurs recettes quotidiennes, et ce, sans parler des charges courantes de leur activité et des salaires de leur personnel. Contacté par nos soins, le président de l'APC de Annaba déplore le fait que l'on est arrivé à cette solution extrême, mais reste inflexible sur sa position. “Le droit de place n'a jamais été appliqué de manière conforme aux textes régissant ce type de redevances, tant par les cafetiers que par les commerçants qui exploitent les espaces publics en milieu urbain. Il se retrouve que les gérants de kiosques du cours de la Révolution font partie de cette catégorie. La législation prévoit un minimum de 30 DA à percevoir par mètre carré occupé, et nous n'avons fait que de y nous conformer”, déclare cet élu. En attendant qu'une tierce partie, la justice, qui a été saisie par les gérants de kiosques, semble-t-il, ou la tutelle administrative trouve une solution équitable à ce différend, la place centrale de Annaba est lamentable à voir. A. A.