Décidément, les déplacements pour les clubs de football ne sont pas une mince affaire en Afrique. Et pour cause, après la mésaventure vécue la semaine passée par la JSK qui n'a pu débarquer à Monrovia qu'à la veille du match face à la formation du FC Brewereis après avoir passé une nuitée à Casablanca à cause d'une panne d'électricité... à l'aéroport de Monrovia, voilà que les Libériens sont passés, eux aussi, à la trappe puisqu'ils ont été forcés à un long détour aérien par Istanbul, et à défaut d'arriver à Tizi Ouzou vendredi pour récupérer quelque peu de leur safari, voilà qu'ils n'ont pu atterrir qu'hier en fin d'après-midi à l'aéroport international Houari-Boumediene pour ne rallier la ville de Draâ Ben Khedda (à une dizaine de kilomètres de Tizi Ouzou) qu'en début de soirée où ils ont élu domicile à l'hôtel Les Deux Palmiers, fief habituel des Canaris, qui, eux, ont été regroupés à l'hôtel Itthourar, situé dans la nouvelle ville de Tizi Ouzou. Alors que les camarades de Ali Rial ont eu toute latitude de s'entraîner durant toute la semaine au stade du 1er-Novembre sous la houlette du nouveau tandem technique Rahmouni-Moussouni, les Libériens ont dû se contenter hier soir d'une légère séance de décrassage et risquent de payer les conséquences d'une arrivée tardive en Kabylie à cause d'un plan de vol tout simplement harassant. C'est dire que les Canaris ont un gros avantage sur le plan de la fraîcheur physique qu'ils doivent exploiter à fond la caisse pour tenter de renverser la situation et remonter les trois buts de retard, même si la tâche des Kabyles ne sera guère aisée. Pour remettre l'équipe sur les rails, le duo Rahmouni-Moussouni a axé tous ses efforts, durant ces derniers jours, sur l'aspect psychologique, en multipliant les réunions avec les joueurs, une façon de remobiliser les troupes et de les doper au maximum pour jouer leur va-tout ce soir dans ce match-retour des 1/32 de finale de la Coupe de la CAF face à cette étonnante formation libérienne du FC Bewereis de Monrovia. "Dans de telles situations, le volet mental prime sur toute autre considération, et notre souci primordial consistait à remettre les joueurs en confiance après la sévère défaite du match aller et à leur faire comprendre qu'en football tout est possible, surtout que d'après les enseignements tirés du match aller à Monrovia, cette équipe de Bewereis n'a rien d'un foudre de guerre", dira Mourad Rahmouni, qui estime que "de toutes les façons, la JSK n'a plus rien à perdre dans cette affaire et a tout intérêt à prendre l'adversaire à la gorge pour jouer son va-tout, même si la mission reste quand même difficile". De son côté, Fawzi Moussouni tente, depuis sa prise de fonction au sein du staff technique kabyle, de transmettre aux joueurs kabyles sa rage de vaincre légendaire du temps où, sous les couleurs le JSK de la belle époque, il dévastait tout sur son passage pour signer des exploits retentissants : "J'ai remarqué que les joueurs d'aujourd'hui ne jouent pas avec hargne et conviction, et nous avons tenu à leur expliquer qu'en Coupe d'Afrique, il faut se donner à fond pour arracher une qualification. J'espère que nos joueurs vont se libérer totalement ce dimanche et avec l'apport de notre merveilleux public qui, j'espère, viendra en masse pour porter aux nues son équipe, la JSK jettera toutes ses forces dans la bataille pour tenter de réussir un exploit sans précédent." Il reste à espérer que le stade du 1er-Novembre vivra, ce soir, une grande soirée de football africain à partir de 18h, et que le meilleur l'emporte sous la direction d'un trio arbitral tunisien emmené par le "referee" international Nasrallah Jaouadi. Mohamed HAOUCHINE