L'opération d'envergure déclenchée par les troupes de l'ANP, sous le commandement du général Noureddine Haddad, chef d'état-major de la 1re RM, se poursuivait, hier, avec la même intensité. En effet, même si des soldats ont perdu la vie lors de cette opération, la détermination et la vigilance restent les maîtres-mots. Ainsi, dans la nuit de samedi à dimanche, six casemates qui servaient de lieu de repli aux terroristes, ont été découvertes et détruites par les forces de l'ANP, a-t-on appris de sources sécuritaires. Ces caches, situées à proximité de l'usine de plâtre Colpa, contenaient, selon nos informations, des vivres, des médicaments et des bonbonnes de gaz. Hier, lors de notre passage sur les lieux des combats, précisément dans le périmètre compris entre les communes d'Ahnif, d'El-Adjiba et d'Ath Rached, à 35 kilomètres au sud-est de Bouira, les soldats étaient encore extrêmement mobilisés. À Azeknoun, un village relevant de la commune d'El-Adjiba, un convoi militaire composé d'une vingtaine de camions était stationné à proximité de l'école primaire Aïdjat-Ali. Contrairement à la journée de samedi, où il régnait un calme précaire, hier, c'était le branle-bas de combat. Les éléments des forces spéciales avaient investi tout le périmètre du ratissage afin de débusquer le reste du groupe armé. Selon des informations recueillies sur place, il resterait 4 à 5 terroristes repliés à l'extrême sud de la forêt de Tamalaht. Deux de ces derniers seraient, selon des sources sûres, gravement blessés, ce qui freine leur fuite et facilite la tâche des militaires. En outre, on apprendra que deux terroristes ont été capturés lors de l'assaut de vendredi. Une chose est sûre, les éléments de l'ANP accentuent la pression sur les résidus terroristes et tentent d'achever cette opération avant la fin de cette semaine, indique-t-on. Les soldats rencontrés sur place ont refusé de s'exprimer sur l'opération qu'ils menaient. Néanmoins, certains d'entre eux ont implicitement confirmé que l'opération touchait à sa fin. "On a presque terminé !", dira un militaire croisé la sortie du village d'Azeknoun. Un peu plus loin, sur les sentiers qui conduisent vers la forêt de Chréa, nous avons croisé trois autres convois militaires, qui se dirigeaient vers la forêt de Tamalaht ainsi que des équipes de déminage. Là, on a été stoppé net. Il s'avérera par la suite que les démineurs de l'ANP étaient entrés en action dans la matinée d'hier. Plusieurs sources sécuritaires ont indiqué que les sentiers de la forêt de Tamalaht, notamment en direction d'Ighzer Oumechar, étaient "parsemés" de mines, disséminées par les terroristes. "Vous ne pouvez pas aller plus loin", nous lancera un soldat en faction sur les hauteurs de Chréa. D'ailleurs, durant la matinée et l'après-midi d'hier, plusieurs coups de feu retentissaient du côté d'Ighzer Oumechar. Selon des villageois de cette zone "tampon", les tirs à l'arme lourde ont repris durant la nuit de samedi à dimanche. "Les tirs ont débuté à 22h pour ne cesser que vers 2h du matin", témoignera un villageois. Parmi les terroristes neutralisés vendredi, on retrouve le sinistre M. Mustapha, alias Abou Abdellah, qui est considéré comme l'un des fondateurs du GIA. Il avait rejoint les maquis terroristes en 1994. Il avait à son sinistre actif, plusieurs actes terroristes et exactions commis à Lakhdaria, à Médéa et à Boumerdès. D'ailleurs, selon nos informations, Abou Abdellah devait prendre la tête du GSPC en 2006, mais le sinistre Hassan Hattab l'en avait écarté. Nos sources affirment enfin que ce groupe, constitué de 21 terroristes, a fui la wilaya de Skikda où l'ANP a resserré l'étau autour des groupuscules terroristes. RAMDANE B.