Le Syndicat national des corps communs et des ouvriers professionnels de l'éducation nationale (SNCCOPEN) a dénoncé, hier, lors d'une réunion régionale organisée à Bouira, "l'hégémonie" des syndicats autonomes de l'éducation nationale. Ainsi, le SNCCOPEN se considère "victime" de ces syndicats qu'il na pas nommés, mais qu'il a toutefois accusés de "manipulation" au détriment des travailleurs de corps communs. "Je le dis et l'affirme, nous avons été manipulés par certains syndicats autonomes (...) Ils se sont servis de nous à des fins personnelles et ensuite, ils nous ont abandonnés", dénoncera Brahim Taghmount, membre du bureau national de ce syndicat. Pour lui, les syndicats autonomes ont "accaparé" le dossier des œuvres sociales jusqu'à en faire, selon ses dires, une chasse gardée. Le représentant du SNCCOPEN a également fait savoir que contrairement à ce que véhiculent certains syndicats autonomes de l'éducation, son syndicat fait partie de l'enseignement et non pas de la Fonction publique et, par conséquent, d'après lui, il ouvre droit au dialogue avec le département de Nouria Benghabrit. Selon M. Taghmount, le SNCCOPEN s'est désormais "affranchi" des syndicats autonomes et il est, selon lui, grand temps de "voler de ses propres ailes". Signe que ce syndicat a définitivement pris ses distances avec les syndicats autonomes de l'enseignement, son absence très remarquée lors des grèves cycliques initiées par l'intersyndicale. Mais le véritable point de rupture entre les corps communs et les syndicats autonomes a eu lieu le 28 mai 2016, lorsque des syndicalistes du SNCCOPEN ont été violemment brutalisés lors d'un rassemblement à Bouira et qu'aucun syndicat "ami" n'a réagi, pas même avec le moindre communiqué de soutien. Depuis, ce sont les sentiments de "manipulation" et "d'ingratitude", selon les dires de M. Taghmount, qui prédominent. Il est vrai également que les syndicats autonomes de l'éducation nationale se servaient des corps communs pour "gonfler" leur taux d'adhésion au mot d'ordre de grève. Puisque ce corps constitue tout de même le tiers de l'effectif global de l'éducation nationale avec plus de 220 000 ouvriers. Pour ce qui est de ses revendications socioprofessionnelles, le SNCCOPEN exige, entre autres, la suppression des articles 19 et 22 de leur statut particulier, l'intégration dans les corps de l'éducation des laborantins, les indemnités, de prévoir des représentants spécifiques des ouvriers professionnels et des corps communs dans les commissions des œuvres de l'éducation nationale. Il est enfin exigé que les directions de wilaya n'affectent plus des enseignants à des tâches administratives. Pour le coordinateur de la wilaya de Béjaïa, Belkacem Houassine, le Syndicat national des corps communs de l'éducation nationale est présent dans 44 wilayas du pays. Ce qui représente, selon lui, une "force qui compte" et qui pourrait rivaliser et même dépasser le Cnapeste. R. B.