La ministre de l'Education nationale a rassuré que "ces écoles continueront à jouer leur rôle, mais activeront conformément à un cahier des charges qui exigera un meilleur encadrement de la petite enfance avec un référent national unifié". La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a annoncé, hier, au lycée Aïcha d'Hussein-Dey, à Alger, que son département et celui des Affaires religieuses sont en phase de finaliser un cahier des charges qui devra régir les écoles coraniques en Algérie, mais aussi tous les établissements étatiques et les écoles préparatoires privées censés jouer un rôle dans le préscolaire. Ce document mettra en valeur le référent national unifié en matière d'éducation nationale, un guide pédagogique des enseignants et leur qualification, mais également les programmes à dispenser afin de préparer l'élève au premier niveau du primaire. "Le ministère de l'Education nationale et celui des Affaires religieuses ont abordé ce sujet avec passion dans le cadre d'une commission mixte installée à cet effet. Car il y va de l'avenir de l'élève et de la qualité de l'enseignement. Il existe actuellement beaucoup d'espaces dans nos institutions pédagogiques pour canaliser le flux des élèves qui arrivent, chaque année, dans les écoles préparatoires et les écoles coraniques. Ces dernières ne disparaîtront pas et continueront à jouer leur rôle. Mais le cahier des charges dictera les axes majeurs et les exigences pour un meilleur encadrement de la petite enfance, sachant qu'elle constitue la base essentielle de l'éducation nationale", a déclaré Mme Benghabrit. Lors d'une conférence de presse tenue en marge des travaux de la Commission nationale algérienne de l'Unesco, la ministre de l'Education a expliqué que "ce cahier des charges devra constituer un label pour le préparatoire et le préscolaire. Il prendra en charge toutes les dimensions pédagogiques de la petite enfance pour parer aux décalages dans les programmes dispensés, d'une part, et assurer un suivi pédagogique à même de permettre aux futurs élèves d'être à la page des programmes nationaux, de l'autre". Ainsi, ce cahier des charges exigera l'enseignement d'un programme complet, avec autant de matières que dispensent les autres écoles préparatoires et qui répondent au référent national. Autrement dit, précisera Mme Benghabrit, "il s'agit tout simplement de passer au cap de la normalisation de ces écoles qui, désormais, doivent répondre à l'intérêt de la petite enfance. C'est une mission noble qui exige beaucoup d'efforts". Interrogée au sujet de la campagne de vaccination lancée dans les écoles par le ministère de la Santé, la ministre de l'Education nationale a reconnu que "les parents d'élèves ont affiché leur appréhension. Ce qui est légitime, notamment en ce qui concerne les renseignements exigés sur leurs enfants. Mais je les rassure en les informant qu'il s'agit d'un calendrier international et que les pouvoirs publics doivent prémunir les enfants scolarisés des maladies". Mme Benghabrit a réuni les coordinateurs des 48 wilayas dans le cadre de la Commission nationale algérienne de l'Unesco. La ministre a expliqué que les écoles de ces wilayas (2 primaires, 2 CEM et 2 lycées par wilaya) sont candidates pour être associées à l'Unesco. Ainsi, chaque établissement scolaire doit préparer un projet répondant aux valeurs universelles. Le projet étudié et validé au bout d'une année, l'école lauréate sera labélisée et son projet aura une visibilité sur le plan international. "Ces projets doivent prendre en considération les droits de l'Homme, la lutte contre la violence, contre l'extrémisme et la radicalisation, le développement durable et l'environnement." L'Algérie est passée de 10 écoles en 1964 à 300 écoles associées à l'Unesco en 2016. Présidée par Mme Benghabrit, cette commission s'est réunie, hier, pour développer le réseau algérien de ces écoles, préparer deux projets liés à leur charte, leur stratégie et leur plan d'action et, enfin, sanctionner les travaux par une série de recommandations. FARID BELGACEM