Le Parlement israélien a voté hier pour décider de l'éventuelle organisation d'un référendum national sur le plan de retrait de la bande de Gaza Le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, a réitéré qu'Israël veut maintenir sous sa coupe les blocs de colonies juives en Cisjordanie. Ces blocs de colonies situés surtout dans la périphérie de Jérusalem seraient ainsi annexés par Israël. Mais la formule utilisée par les Américains est suffisamment floue pour avoir déclenché une tempête médiatique et diplomatique d'une ampleur telle que Condoleeza Rice, la secrétaire d'Etat américaine, s'est sentie obligée d'intervenir. Cependant, les médias locaux ont insinué hier que la construction s'y poursuivra malgré les réticences américaines. Il est à signaler que le quotidien israélien Yédiot Aharonot a cité des déclarations de Dan Kurtzer, l'ambassadeur américain à Tel-Aviv, affirmant que les Etats-Unis n'avaient jamais reconnu une mainmise d'Israël sur les grandes colonies. Aussitôt, les résistants de la droite et les colons ont accusé Ariel Sharon de “tromperie”. Le Premier ministre, pour sa part, a justifié l'évacuation cet été de la bande et des 8 000 colons installés dans cette région, en proclamant avoir obtenu en contrepartie l'assurance que les Etats-Unis reconnaîtront les “changements démographiques intervenus sur le terrain” et n'exigeront pas de retrait total des territoires palestiniens. Ariel Sharon semblait ainsi avoir perdu son meilleur argument face aux partisans du “Grand Israël”. Dan Kurtzer s'est empressé de tout démentir en proclamant que les Etats-Unis “reconnaissent que les principaux centres de population feront partie d'Israël”. Condoleeza Rice a également cherché à colmater les brèches. “Personne n'a le droit de dire qu'il n'y a pas d'accord entre nos deux gouvernements”, a-t-elle expliqué. Une allusion aux colons et à un tiers des députés du Likoud, hostiles au retrait de la bande de Gaza. Sur le front diplomatique, les Etats-Unis souhaitaient éviter une crise à deux semaines de la rencontre entre Ariel Sharon et George W. Bush. Condoleeza Rice a dénoncée le projet “en porte-à-faux avec la politique américaine”. Par ailleurs, le Parlement israélien a voté hier pour décider de l'éventuelle organisation d'un référendum national sur le plan de retrait de la bande de Gaza, préparé par Ariel Sharon. Ce dernier voit dans ce vote une nouvelle tentative de ses adversaires de retarder son plan. Pour les opposants au retrait, il représente très certainement la dernière occasion d'empêcher le départ des colons. Le plan d'Ariel Sharon a déjà été approuvé par son gouvernement et le Parlement. Il a, en revanche, semé la zizanie au sein de son parti, le Likoud. Il est à noter que le plan de désengagement, qui concerne environ 9 000 colons, prévoit le démantèlement de 21 colonies dans la bande de Gaza et de quatre autres en Cisjordanie, prévu cet été. Pour sa part, le Premier ministre palestinien Ahmad Qoreï a affirmé, hier, que le maintien de blocs de colonies juives en Cisjordanie est un obstacle qui se dresse contre la création d'un Etat palestinien viable. “Le maintien de ces blocs est extrêmement dangereux, car il invalide l'Etat viable dont a parlé le président Bush dans sa vision de deux Etats, Israël et la Palestine, vivant côte à côte”, a déclaré à la presse M. Qoreï. N. A./agences