"La mission du FLN révolutionnaire s'est achevée en juillet 1962, ses dirigeants de l'époque n'avaient pour objectif de gouverner le pays et ceux qui continuent d'utiliser ce sigle depuis l'indépendance sont des usurpateurs", a dénoncé Louisa Hanoune, secrétaire général du Parti des travailleurs, jeudi, lors d'un meeting qu'elle a animé à la Maison de la culture de Tizi Ouzou. Pour la première responsable du PT, en voulant maintenir à tout prix ce parti et le RND comme parti majoritaire à l'APN, "le pouvoir signifie clairement qu'il veut former une assemblée de prédateurs. Des prédateurs habitués à utiliser l'immunité parlementaire pour s'enrichir, violer les lois et agir dans l'intérêt de l'oligarchie minoritaire et les rapaces étrangers contre les intérêts du peuple qui, lui, est mis sous le rouleau compresseur depuis le vote de toutes les lois antisociales". À ce titre, Louisa Hanoune, qui reconnaît que la majorité du peuple n'est pas seulement démobilisée mais "rejette les élections", a appelé non seulement à voter massivement, mais aussi et surtout "à sanctionner les partis du pouvoir". "Les partis veulent le statut quo pour poursuivre leur politique de destruction et le système ne peut plus gouverner ce pays. Il n'est plus réformable de l'intérieur, alors, il doit partir, il faut le chasser en changeant radicalement le rapport de force à l'APN", a-t-elle argumenté, tout en exprimant sa confiance en le peuple qui, dit-elle, "ne cautionnera jamais ses bourreaux qui l'ont agressé d'une manière très violente". Après avoir longuement plaidé pour l'élection de représentants qui refuseront d'être "des courtisans et des clientélistes", mais qui sauront plutôt, a-t-elle ajouté, "chercher des solutions aux problèmes du peuple, à établir l'effectivité de la Constitution que le pouvoir ne cesse de violer", Louisa Hanoune s'en est violemment prise au président de la Haute instance de surveillance des élections. "Le président de la Hiise dit que tout va bien, c'est faux ! Lorsque les moyens de l'Etat, l'argent sale, la contrainte et le harcèlement des fonctionnaires sont utilisés en faveur des partis du pouvoir, il ne dit rien, lorsque l'opposition le saisit sur des irrégularités, il répond qu'elle a peur de la transparence. C'est du totalitarisme", a accusé la responsable du Parti des travailleurs avant de dénoncer la pollution de l'élection par l'argent sale. "Même si cette élection est polluée par l'argent sale et même si nous ne pouvons jamais concurrencer les partis du pouvoir en matière d'utilisation de l'argent sale, nous utilisons cette élection comme instrument de lutte pour faire barrage au naufrage du pays", a-t-elle affirmé. Samir LESLOUS