Le premier responsable de l'entreprise impute aux entreprises étrangères les retards dans la réhabilitation du complexe sidérurgique d'El-Hadjar. Pour sa première sortie médiatique, le président du conseil d'administration (PCA) de Sider El-Hadjar, Maâmar Habache, a animé une conférence de presse, au cours de laquelle il a tenu à louer, d'emblée, les efforts inlassables déployés par l'ensemble des travailleurs du complexe, à l'effet de dompter les aléas d'un redémarrage ponctué par de multiples difficultés techniques. Et ce, grâce a une équipe de managers algériens qui ont pris en charge le plan titanesque de réhabilitation de l'ensemble des installations, qui étaient à l'arrêt, depuis 2012, malgré ce qu'a injecté l'Etat comme moyens, soulignera-t-il d'emblée. Evoquant les conditions dans lesquelles a eu lieu le transfert de propriété du complexe, Maâmar Habache se montrera catégorique en assurant que cette réappropriation s'est faite sans plus de préjudice pour l'Algérie. "Il n'y a eu ni prime, ni bonus, ni cadeau au profit d'ArcelorMittal lors de l'algérianisation du complexe d'El-Hadjar. Cependant, ce partenariat a engendré une dette de 104 milliards de dinars", affirmera-t-il avec une pointe de regret au sujet de cette malencontreuse ardoise. "Après quelques jours d'essais entamés le 24 avril 2017, l'usine, qui est devenue une EPE algérienne à 100%, produit de la fonte conforme avec une teneur de Silicium de 1.41, une prouesse qui était du domaine de l'impossible aux yeux de certains", annoncera, non sans fierté, ce responsable. "Le budget alloué par l'Etat a été de 750 millions de dollars. L'opération de réhabilitation a été scindée en deux phases. La première, qui a été dotée de 430 millions de dollars, a ciblé les installations devant entrer en production. On n'a pas encore consommé la totalité de cette enveloppe, car certaines parties des travaux ont été assurées par les travailleurs de l'usine. La deuxième, qui doit permettre d'augmenter la production, n'a pas encore démarré — seules les études ont été lancées — et à laquelle une enveloppe de 320 millions de dollars a été réservée", explique Maâmar Habache. "Notre objectif, c'est l'intégration dans l'industrie automobile. Et c'est pour cette raison qu'on doit terminer la seconde phase du programme de réhabilitation", précisera-t-il. "Les gens ont condamné d'avance la réussite de cette mission. Nous étions certains, par contre, que le haut fourneau allait être remis en marche et qu'il allait produire de la fonte conforme, ce qui est le cas. Cela malgré toutes les contraintes techniques d'engineering, de défaillances de sociétés étrangères qui n'ont pas respecté leurs engagements et qui sont à l'origine de tous les glissements qui ont retardé le démarrage des installations", ajoute-t-il. Dévoilant le programme arrêté par la direction pour le reste de l'année, le président du conseil d'administration assure que les prévisions de production, durant la période du mois de mai au 31 décembre 2017, sont de l'ordre de 680 000 tonnes d'acier, cela alors que la capacité théorique annuelle est de 1,2 million de tonnes. "Une production qui n'a jamais été atteinte depuis la mise en marche de cette usine, il y a près d'un demi-siècle. Cette performance a été possible grâce au génie non démenti des managers algériens qui ont réussi à adapter aux installations un programme de réhabilitation pour permettre à cette usine d'augmenter ses capacités de production de 1,2 million de tonnes à 2,2 millions de tonnes en produits conformes et de haute qualité, à partir des minerais d'Ouenza et de Boukhadra, qui reste la meilleure matière première qui soit", devait insister le conférencier. B. Badis