Douze personnes, dont une majorité de jeunes résidant dans la wilaya d'Aïn Témouchent, doivent être jugées au courant de ce mois de mai pour des faits de terrorisme. Un seul accusé, du nom de D. Djelloul, 37 ans, est poursuivi pour apologie du terrorisme, diffusion de documents subversifs, tentative d'adhésion à un groupe terroriste activant à l'étranger et détention d'armes et de munitions prohibées, suivant l'article 87, alinéas 4, 5, 6 et 7 du code pénal. Tous les autres prévenus, âgés de 25 à 72 ans, devront répondre du grief de non-dénonciation de crime selon l'article 181 du code pénal. La genèse de cette affaire remonte au printemps 2015 lorsque des renseignements sur les activités suspectes d'un salafiste notoire de la commune de Oued Berkeche, dans la wilaya d'Aïn Témouchent, ont été portés à la connaissance des services de sécurité. Selon ces informations, l'homme ferait l'apologie de Daech en distribuant des tracts subversifs et des vidéos glorifiant le groupe d'Aboubakr El-Baghdadi. Une mission d'infiltration est mise en place et un agent des services de lutte antiterroriste, se faisant appeler Abou Mouaâwiya, s'arrange pour approcher le salafiste, D. Djelloul. Selon la "taupe", D. Djelloul est parvenu à s'entourer de plusieurs jeunes de la même région qui avaient prêté allégeance à Aboubakr El-Baghdadi. De par sa fréquentation assidue de Djelloul, l'agent infiltré parvient, par ailleurs, à déterminer que les nouveaux "partisans" de Daech avaient tous des liens avec la mouvance terroriste : certains étaient eux-mêmes des repentis ou avaient été emprisonnés pour des faits de terrorisme, alors que d'autres étaient parents de fondamentalistes emprisonnés ou abattus. Une instruction judiciaire est ouverte à l'automne 2015 et D. Djelloul et ses "adeptes" sont inculpés pour les chefs d'accusation évoqués plus haut. Dix suspects seront mis en détention et deux bénéficieront de la liberté provisoire en attendant le procès. S. Ould Ali