"Nous avons frappé à toutes les portes. En vain. Le problème des salaires non versés n'a toujours pas été résolu", a regretté le responsable local de la Centrale syndicale. En signe de solidarité avec les centaines de travailleurs licenciés, dont 105 à In Salah, par la direction de l'EPMC (Entreprise publique des matériaux de construction), le SG de la section syndicale de la wilaya de Tamanrasset affiliée à l'UGTA, Ahmed Elmaltaoui, a entamé, hier, lundi, une grève de la faim illimitée. Le choix de la date coïncidant avec les génocides du 8 Mai 1945 n'est nullement fortuit, car elle explique la détermination affichée par le gréviste et l'ultimatum lancé aux plus hautes autorités du pays en les pressant d'intervenir pour sauver cette entreprise qui risque de faire banqueroute, eu égard aux difficultés financières dans lesquelles elle s'embourbe. Déjà affaibli par le diabète, M. Elmaltaoui tient à faire aboutir son action motivée par la colère des travailleurs de cette entreprise qui n'a pas payé ses employés depuis 11 mois. "Nous avons frappé à toutes les portes. En vain. Le problème des salaires non versés n'a toujours pas été résolu. Nous avons saisi le secrétaire national de l'UGTA, Sidi Saïd, qui serait intervenu auprès des autorités compétentes en vue de lever la main sur le compte de l'entreprise et de lui permettre par conséquent de s'acquitter de ses dettes vis-à-vis des employés en matière de salaires et de rémunérations relatives aux œuvres sociales. Malheureusement, aucun engagement n'a été honoré", regrette notre interlocuteur. Entouré des membres de l'union locale qui tentent vainement de le persuader de mettre fin à ce jeûne de protestation, Ahmed Elmaltaoui se dit rongé par le malheur des familles des employés poussées à la mendicité et le calvaire des ouvriers licenciés qui s'apprêtent à accueillir le mois sacré du Ramadhan dans la précarité et la misère extrême. Le premier responsable de l'UGTA à Tamanrasset accuse la direction de l'EPMC "de mauvaise gestion" et se demande "où sont parties les recettes des projets accordés à l'entreprise qui a, faut-il le signaler, bénéficié d'une enveloppe financière astronomique pour se restructurer et segmenter ses activités en créant, entre autres, une cimenterie et une briqueterie". Des accusations encore plus graves ont été proférées à l'encontre des autorités locales, particulièrement à l'endroit de l'inspection du travail inscrite aux abonnés absents, pour "leur complicité avec des gérants défaillants et irresponsables" qui ont livré des centaines d'employés au chômage technique. "Nous avons attendu la fin des élections législatives pour éviter que cette affaire ne soit exploitée à des fins électoralistes. Aujourd'hui (lundi, ndlr), je m'engage à faire valoir les droits des travailleurs de l'EPMC et maintenir cette grève jusqu'à la satisfaction totale de leurs revendications, quitte à mourir de faim", a-t-il conclu. RABAH KARÈCHE