La reconduction d'Abdelmalek Sellal dans ses fonctions de Premier ministre se précise. C'est à lui que le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, a confié la mission de mener le casting en vue de la constitution du nouveau gouvernement. Hier, en effet, il a fait la proposition au président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Makri, qu'il a reçu au Palais du gouvernement. Une rencontre qui n'est pas restée longtemps secrète, puisque Makri a vite fait de l'ébruiter. Ce dernier a, en effet, rendu compte sur sa page facebook de son entrevue avec le Premier ministre ainsi que de son objet. Le partage de Makri est utile en ce sens qu'il confirme l'assertion déjà en vogue de ce que le gouvernement Sellal allait être remanié après les élections législatives mais aussi que ce remaniement est inscrit dans une perspective proche. Une source partisane, qui a souhaité s'exprimer en off, soutient que l'annonce du nouveau gouvernement pourrait intervenir en milieu de semaine prochaine, possiblement en fin de week-end même. C'est plausible, puisque le Premier ministre sortant est déjà dans la consultation pour la composition du prochain Exécutif que, donc, le président Bouteflika voudrait élargir à quelques autres formations partisanes ou coalitions politiques. Si l'intérêt porté au MSP n'est plus un secret, on ne sait pas, en revanche, si la proposition d'intégrer le gouvernement sera faite pour d'autres partis. Le secrétaire général de l'Alliance nationale républicaine (ANR), Belkacem Sahli, qui ne dirait pas non à un portefeuille ministériel, n'a pas affiché l'air de quelqu'un de rassuré quant à son retour au gouvernement, lors de sa conférence de presse d'avant-hier. Par ailleurs, l'on sait, de source proche de la direction du parti, que le Mouvement populaire algérien d'Amara Benyounès n'a pas été approché, du moins jusqu'à hier. Le Parti des travailleurs est dans la même situation. Contacté hier, le député Djeloul Djoudi a affirmé que le PT n'a pas été approché pour éventuellement faire partie du gouvernement, précisant, au passage, que l'offre ne les intéresse pas. Cela étant, au cas où la proposition de rentrée au gouvernement ne serait faite que pour le MSP, autrement dit, à la formation qui s'est classée (dans le cadre de l'alliance avec le Front du changement de Menasra) troisième à l'issue des élections législatives du 4 mai dernier, cela voudra dire que Bouteflika n'est pas animé par l'idée de mettre un gouvernement d'union nationale, mais juste un gouvernement élargi au MSP. Un MSP que la proposition pourrait piéger puisqu'elle le force à en débattre en conseil consultatif (Madjlis Echoura). Un conclave qui verra sûrement Abou Djerra Soltani et ses partisans revenir à la charge. Les débats s'annoncent houleux. S'il reste toujours difficile de savoir qui remportera le duel Makri-Soltani, il est, par contre, quasi certain que le ministre de l'Industrie a perdu face au Premier ministre. De source sûre, on apprend qu'Abdeslam Bouchouareb fera partie des ministres qui seront débarqués à l'occasion de ce remaniement. Sofiane Aït Iflis