"Nous étions parmi les premiers à être consultés", a affirmé le président de TAJ, hier, dans une déclaration à "Liberté". Le président de TAJ, Amar Ghoul, signera prochainement son retour au gouvernement. En effet, les consultations entamées par Abdelmalek Sellal auprès des partis politiques pour la constitution du prochain Exécutif ont concerné également le TAJ d'Amar Ghoul. "Nous étions parmi les premiers à être consultés", a affirmé le président de TAJ, hier, dans une déclaration à Liberté. Si l'ancien ministre du Tourisme, aujourd'hui sénateur au titre du tiers présidentiel, a confirmé que le Premier ministre a bel et bien pris attache avec lui pour "discuter" de la formation du prochain gouvernement, il a refusé, en revanche, de donner le détail de son entrevue avec M. Sellal. Amar Ghoul a argué le fait que "la priorité au TAJ est d'attendre les résultats des recours déposés auprès du Conseil constitutionnel". Des recours qui concernent, précise-t-il, les résultats de son parti dans 10 wilayas. Les consultations engagées par le Premier ministre avec les formations politiques ayant pris part aux dernières législatives n'ont concerné pour le moment que les deux partis de la même mouvance islamiste TAJ et le MSP, considérés l'un et l'autre comme des partis modérés. Les partis comme le Mouvement populaire algérien (MPA) d'Amara Benyounès, l'Alliance nationale républicaine (ANR) de Belkacem Sahli et le Front El-Moustakbel d'Abdelaziz Belaïd, pourtant tous réputés pour être proches du pouvoir, n'ont pas été approchés pour un retour au gouvernement, s'agissant des deux premiers et pour une première entrée concernant le troisième. Contacté au téléphone, hier, Amara Benyounès a souligné que "pour le moment", le MPA "n'a pas été contacté à ce sujet". C'est la même réponse que délivrera le premier responsable de l'ANR. Belkacem Sahli affirme, lui aussi, qu'il n'a pas été consulté quant au prochain Exécutif. "On préfère laisser cela à l'initiateur des consultations, donc à la présidence de la République pour rendre public ce genre d'informations", a estimé M. Sahli, ajoutant que l'ANR relève avec satisfaction "le fait que le chef de l'Etat a respecté la procédure dans la composition du gouvernement tel que prévu par la Constitution". Par ailleurs, Belkacem Sahli a réitéré la disponibilité pleine et entière de son parti à retourner au gouvernement, en rappelant qu'il a été représenté en 1999 et en 2012 au sein de l'Exécutif. Même situation pour le Front El-Moustakbel qui n'a pas non plus été consulté. Son président Abdelaziz Belaïd a infirmé l'information selon laquelle son parti prendra part au prochain gouvernement. "On ne nous a pas contactés à ce propos", a-t-il déclaré sans donner plus de détails, car il était en réunion avec la direction de son parti. Pour le moment, seuls le TAJ et le MSP ont été consultés pour revenir au gouvernement. Si pour le TAJ la question de revenir à l'Exécutif ne fait aucun mystère, celle du MSP n'est pas encore tranchée, puisque son président, Abderrezak Makri a décidé de la soumettre au conseil consultatif de son parti pour en débattre. Deux tendances lourdes s'affrontent au sein du MSP au sujet de la participation au gouvernement, l'une favorable à un retour "au bercail" incarnée par l'ancien président du parti, Aboudjera Soltani, l'autre contre l'intégration de l'Exécutif, représentée par Abderrezak Makri. Hormis les deux partis islamistes, les consultations pourraient s'élargir à d'autres partis politiques, y compris de l'opposition. C'est peut-être juste une question d'agenda. À moins que le pouvoir ne veuille, en définitive, reproduire la configuration de l'Exécutif du temps de la fameuse alliance présidentielle, composée par le trio FLN-RND-MSP avec, gravitant autour de cette orbite, deux à trois petits partis. Mohamed Mouloudj