L'annexe de la maison de la culture Mouloud-Mammeri d'Azazga a abrité, dernièrement, une cérémonie en hommage au chanteur Rabah Ouferhat qui célèbre ses 45 années de chansons. Organisé par l'association Tirza, en collaboration avec la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, cet hommage a permis au public nombreux de rencontrer l'auteur de la mythique chanson des années 70, Tala Iloughene (la fontaine à l'eau trouble) qui a fait vibrer, par sa voix particulière, les cœurs des garçons et des filles durant leur tendre enfance. À cette occasion, le hall de la Maison de la culture d'Azazga a accueilli une extraordinaire exposition dédiée essentiellement à l'artiste avec plus d'une centaine de ses photos, notamment celles des années d'or, époque de son apogée, où on le reconnaissait avec ses "cheveux longs" coupés en raie sur son front et ses pantalons "pattes d'éléphant". L'ouverture de la cérémonie s'est effectuée à 11h. Accompagné de dizaines de ses fans, des membres de sa famille, de son village d'Azouza et de tout Larbaâ Nath Irathen, Rabah Ouferhat, en compagnie de la directrice de la culture, Nabila Goumeziane, et de nombreux artistes dont le plus remarqué, Belaïd Tagraoula, ont entamé la visite de l'exposition admirablement agencée. C'est carrément toute la carrière de Rabah Ouferhat qui est présentée : des photos de ses galas, des coupures de presse d'une certaine époque mais aussi de celle d'aujourd'hui. Rabah s'arrêtait chaque fois pour situer l'époque de chaque photographie avec les personnages qui l'accompagnaient. C'est Nabila Goumeziane qui prend la parole pour remercier l'assistance. "C'est un devoir d'être là pour remercier ce grand artiste, celui qui a bercé notre enfance par ses tendres chansons. Rabah Ouferhat est une grande figure du monde de la chanson et de la culture en général", a-t-elle souligné. Et de préciser : "Il est également le président du Syndicat national des artistes, il s'est battu pour la concrétisation du statut des artistes. Cela constitue, également, l'occasion de rendre hommage à d'autres artistes, ici présents, notamment Belaïd Tagraoula." La responsable de la Maison de la culture a tenu également à remercier dans son allocution l'association Tirza, présidée par Bouacherine Kader, principal organisateur de cet hommage, le réalisateur du film sur Rabah Ouferhat, le champion du monde de boxe NBA, Mohamed Yassa, et le président de l'association nationale des pupilles de la nation, M. Djouzi Meziane. Pour sa part, Rabah Ouferhat sous le coup de l'émotion confiera quelques mots : "Vous avez tout dit, je n'ai rien à ajouter. Je remercie tout le monde pour cet accueil. C'est un jour qui symbolise une deuxième naissance pour moi. Je continuerai à m'investir dans la promotion de la chanson kabyle et de la culture en général.". Suite à ces témoignages, la cérémonie s'est poursuivie avec la projection d'un film sur Rabah Ouferhat. Cette œuvre retrace la carrière de l'artiste à travers des témoignages émouvants et des séquences musicales ininterrompues qui, chaque fois, enflamment la salle qui applaudit au rythme de la musique. Dans l'après-midi d'autres témoignages ont été donnés par des artistes, des amis d'enfance et de sa famille. Le père de Tala Iloughene, fils de Azouza dans la daïra de Larbaâ Nath Irathen, est entré dans le monde de la musique et la chanson en 1971, alors qu'il était encore lycéen, à Bordj Menaïel. La carrière de Rabah Ouferhat est riche d'un répertoire comprenant une vingtaine d'albums qui succédèrent aux quatre "45 tours" des années 70, soit plus d'une centaine de chansons. Selon l'artiste, un projet d'album est en cours. Il sortira au courant de cette année. Rabah Ouferhat peut s'enorgueillir d'être l'un des plus grands artistes kabyles à porter l'étendard de la chanson et de la culture amazighes. KAMEL NATH OUKACI