Il semble que l'échec des pourparlers avec le MSP a perturbé le pouvoir dans sa tentative d'ouverture sur la classe politique, sur un de ses segments pour être plus exact. La composante du gouvernement d'Abdelmadjid Tebboune est enfin connue. Et, contrairement aux attentes, l'ossature reproduit grosso modo le même schéma sur lequel a fonctionné le gouvernement sortant, soit une même dominante au profit du FLN talonné par le RND et une intégration accessoire de ministres apparentés aux partis MPA et TAJ. L'on se demande d'ailleurs à quoi ont servi les consultations avec certains partis politiques, menées par le Premier ministre sortant, puisqu'au final, le mode de structuration de l'Exécutif n'a pas fondamentalement changé. Cela, bien entendu, l'association des MPA et TAJ prise en compte. Le MPA a placé un ministre, Messaoud Benagoun, désigné à la tête du Tourisme et de l'Artisanat, et Taj a promu la journaliste Fatma Zohra Zerouati au portefeuille de l'Environnement. Il semble que l'échec des pourparlers avec le MSP a perturbé le pouvoir dans sa tentative d'ouverture sur la classe politique, sur un de ses segments pour être plus exact. Les consultations sont un échec, dès lors qu'elles ont raté l'essentiel de leur objectif. Mais elles auraient servi à dévoiler les limites du pouvoir en place en matière de conception des schémas de gouvernance. Elles auraient ainsi contribué à précipiter, peut-être, le départ d'un Sellal que d'aucuns donnaient comme restant, malgré tout. En témoigne, d'ailleurs, l'annonce du chef de file du FLN, Djamel Ould Abbes, lors d'une conférence de presse, de ce que "M. Sellal avait été désigné officiellement comme Premier ministre". Depuis certaines chapelles politiques, des voix ont affirmé même que ces tractations n'ont eu, en définitive, pour résultat que d'avoir précipité la fin de mission du chef de l'Exécutif. Cet échec avait tant mis à mal l'image du gouvernement qu'il était quasi certain de causer son départ. Ceux qui soutiennent cette thèse se sont d'ailleurs même demandé, au moment où elles avaient eu lieu, si la série de consultations avec les partis, notamment le MSP, était une initiative personnelle de Sellal, puisqu'elle a précédé la procédure habituelle qui commence par un communiqué de la présidence de la République, nommant d'abord le Premier ministre, pour ensuite le charger de mener les consultations pour la formation de son gouvernement. Mais la communication officielle, qui a emprunté, une fois encore, des voies détournées, a vite fait savoir que c'est le président Bouteflika qui a confié la tâche à son Premier ministre. D'ailleurs, Sellal n'aurait jamais pris la liberté d'un tel casting sans y avoir été autorisé. Les consultations ayant été un flop, il est à se demander si la nomination de quatre commis de l'Etat, au titre de l'administration, des walis en somme, ne procède pas d'une mise en branle d'un plan de secours. Amar R.