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"Le travailleur va devenir une marchandise"
Noureddine Bouderba et Nacer Djabi débattent du projet de code du travail au forum du RAJ
Publié dans Liberté le 04 - 06 - 2017

"En plus de l'élargissement du CDD, le nouveau code introduit la notion de "l'inaptitude au travail" et verra le changement du SNMG", a indiqué M. Bouderba.
Le nouveau projet de code du travail, mis pour l'heure sous l'"éteignoir" par le gouvernement, en attendant sa programmation à l'Assemblée nationale, continue de susciter les pires appréhensions chez les syndicalistes, mais aussi certains animateurs de la société civile, les travailleurs et les experts acquis à la cause de la "masse laborieuse", pour reprendre un vocable en usage à une certaine époque. Invité du forum de l'association Rassemblement Action Jeunesse (RAJ) vendredi soir à Alger, l'expert et consultant en relations de travail, Noureddine Bouderba, a été formel : "Le statut du travailleur va être remodelé pour plusieurs années."
Dans une présentation didactique de plus d'une heure, Noureddine Bouderba, qui a décortiqué ce projet de plus de 600 articles, soutient que ce code du travail est "un code protecteur des patrons". "Il porte l'empreinte du privé, du capital et de s'hab chkara (les porteurs de sacs noirs, ndlr)", dit-il. Présenté par les "décideurs" comme un projet destiné à attirer les IDE, maintenant que les recettes des hydrocarbures s'amenuisent, ce projet vise à instituer en Algérie les mêmes conditions que celles qui prévalent au Bangladesh où les multinationales tirent de grands bénéfices au profit des citoyens des grandes puissances avec une main d'œuvre bon marché opérant dans des conditions très discutables.
"Rien ne justifie le changement de la loi de 90, surtout que de nombreuses enquêtes et rapports réalisés auprès de nombreux opérateurs ont démontré que ceux-ci sont minoritaires à évoquer le code du travail comme un frein à l'investissement", souligne-il. "Non seulement la loi 90 présente toutes les flexibilités, mais elle n'est pas appliquée", rappelle Bouderba. "Tout va changer dans le nouveau projet", affirme-t-il. En plus de l'élargissement du CDD, "sans qu'il soit accompagné de mesures de protection et va permettre à l'employeur de licencier comme il veut", le nouveau code introduit la notion de "l'inaptitude au travail" et verra le changement du SNMG. "Dans le nouveau SNMG, les travailleurs vont perdre 20%", soutient-il. Aussi, les sanctions et les restrictions au droit syndical et la grève seront aggravées. "Les peines sont aggravées pour les syndicalistes et travailleurs et supprimées pour l'employeur", relève-t-il, avant de décréter : "Le travailleur va devenir une machine." Pour sa part, le sociologue et chercheur Nacer Djabi s'est intéressé au contexte général dans lequel intervient ce nouveau projet.
Un contexte marqué par la tendance de la "la fragilité" du travail, une "couverture syndicale différenciée" entre le privé et le public et l'absence d'encadrement politique. "En plus de la faiblesse dans le monde du travail, celui-ci est orphelin de l'encadrement politique", relève Djabi. Selon lui, les idées libérales dominent dans la société laquelle ne donne pas d'importance au travail syndical. "On veut une économie moderne sans syndicats." Djabi n'hésite pas à pointer du doigt la faiblesse des syndicats chez le privé alors que le secteur public tend à disparaître. "Il n'est pas sûr de voir une dynamique syndicale chez le privé. Les jeunes et les femmes entrent dans une jungle sans défense, ni couverture syndicale. Il y a de quoi avoir peur de l'avenir. Sur le plan politique, le monde du travail est orphelin. La gauche est faible tandis que la tendance nationaliste a presque perdu les relations avec le monde du travail. Ni le RND ni le FLN n'œuvrent, par exemple, pour dominer l'UGTA", analyse-t-il. "Il n'y a pas beaucoup qui défendent le monde du travail. Même les islamistes considèrent que le monde du travail appartient à la gauche." Même s'il admet qu'il a dépeint une image pessimiste de la situation, Nacer Djabi estime, toutefois, "qu'il y a un travail à faire au sein des syndicats autonomes, les partis et certains syndicalistes de l'UGTA". "Les partis doivent aller vers les syndicats, ils doivent intégrer la dimension sociale", suggère-t-il en conclusion non sans rappeler que ce "ce sont les luttes sur le terrain qui vont déterminer l'application de la loi". "Il faut, en jonction, une convergence entre les îlots de l'UGTA (la base) et les syndicats autonomes", préconise, pour sa part, Bouderba. Un message visiblement reçu par l'association RAJ dont le président Abdelouahab Fersaoui a appelé à la mobilisation pour "sauvegarder" les "acquis et faire barrage au nouveau projet de code du travail".
Karim K.


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