La présidence déjà chaotique de Donald Trump est entrée, jeudi, dans une nouvelle période de turbulences après le témoignage accablant de l'ex-directeur du FBI James Comey, qui a révélé au Sénat les pressions du président américain dans l'enquête sur la Russie. À l'issue d'une audition devant la commission du Renseignement suivie en direct par tous les grands médias américains, l'opposition démocrate a estimé que les soupçons d'entrave à la justice visant le dirigeant républicain étaient confortés par les réponses de l'ex-premier policier des Etats-Unis, limogé le 9 mai. Réagissant à ce témoignage, le président Donald Trump a estimé, hier, que cela constituait une confirmation totale et complète de sa version des faits. "Malgré tant de faux témoignages et mensonges, confirmation totale et complète... et wow, Comey est une balance!", a tweeté le Président américain. "J'estime qu'il m'a limogé à cause de l'enquête russe", a lâché James Comey en répondant avec une grande franchise aux questions pendant plus de deux heures et demie. Le but était de modifier la façon dont l'enquête sur la Russie était conduite. C'est très grave. L'ancien directeur, 56 ans, a blâmé le président pour lui avoir intimé d'abandonner un volet de l'enquête russe sur un proche, Michael Flynn. Il a accusé l'administration Trump de diffamation et de mensonges. Et sous-entendu que le Président lui-même était un menteur. James Comey a raconté en détails sa gêne lors de conversations privées avec le locataire de la Maison- Blanche, minutieusement décrites dans un texte publié la veille. Les 17 sénateurs assis en face de lui voulaient déterminer si les requêtes présidentielles, formulées en tête-à- tête dans l'intimité du Bureau ovale ou d'un salon de la Maison-Blanche, représentent une entrave à la justice, un délit majeur qui a conduit au lancement par le Congrès de procédures de destitution contre Richard Nixon et Bill Clinton. Il a refusé d'émettre un avis juridique, s'en remettant au procureur spécial Robert Mueller, qui a repris l'enquête sur la Russie. "Certes, personne ne lui a demandé explicitement d'arrêter l'enquête menée par le FBI sur les ingérences russes", a-t-il dit. Mais il a confirmé que M. Trump lui avait demandé sa loyauté, alors même qu'il supervisait les investigations sur une éventuelle collusion entre des membres de l'équipe de campagne du républicain et Moscou. R.I/Agences