Les membres de notre association — Association des producteurs algériens de boissons — ont pris connaissance, avec beaucoup d'étonnement et d'incompréhension, de la teneur de l'article paru dans les colonnes de votre édition du 30 mai dernier, intitulé "Les jus de fruits industriels : aliments nutritifs ou danger pour la santé ?" Ce qui nous a davantage interpellé, c'est l'affirmation qui suit immédiatement le titre et qui indique que de "grandes firmes industrielles internationales ont été pointées du doigt parce que soupçonnées de mettre dans leurs boissons une matière stupéfiante". Nous avons pris attache avec la Fédération internationale des jus et nectars de fruits et légumes – IFU – à laquelle notre association est adhérente, et qui a également exprimé son étonnement devant les affirmations de votre article, et se joint au présent droit de réponse. Avant toute chose, la production et le commerce international des jus de fruits, des concentrés de fruits et des nectars sont étroitement réglementés par une norme spécifique de jus de fruits et de nectars (codex Stan 247-2005) publiée par le Codex Alimentarius (membre de l'OMS et de la FAO). Elle définit les normes de qualité et d'authenticité, y compris les méthodes d'analyse. Cette norme est adoptée et soutenue par de nombreux pays, dont l'Algérie qui, en l'absence de réglementation nationale, applique les dispositions de la norme Codex. Il convient de rappeler, également, le dispositif juridique et opérationnel de contrôle mis par les pouvoirs publics, notamment à travers ses laboratoires répartis sur l'ensemble du territoire, à l'effet de veiller à la conformité de l'ensemble des produits mis sur le marché et de protéger la santé du consommateur, chose que cet article semble remettre en cause. Par ailleurs, il est à noter que le producteur n'est en rien responsable de l'exposition des produits au soleil, pendant le transport ou chez le détaillant. Néanmoins, il convient de souligner que de nombreux efforts sont fournis en ce sens par la grande majorité des producteurs. Il est clair que, en dehors des actions de sensibilisation et des mesures pouvant être prises en interne, les producteurs ne peuvent être tenus responsables des conditions dans lesquelles les produits sont transportés ou exposés chez autrui. Nous informons, à ce titre, que notre association entretient un canal de dialogue et d'échange régulier avec les acteurs de la distribution de gros. Enfin, notre association Apab comme l'IFU participent à des comités techniques internationaux, à des conférences internationales sur l'industrie des boissons et des jus de fruits et sont destinataires de tous les rapports émis par les organisations internationales de la santé et de surveillance de la salubrité des aliments. Pourtant ils n'ont jamais eu connaissance de l'accusation contenue dans cet article, et qui affirme qu'il a été prouvé que des unités industrielles utilisent des matières "stupéfiantes" à l'effet de créer une dépendance pour leurs produits. Cette accusation est lourde de sens et de conséquences, nous serions très intéressés d'en connaître la source et les preuves scientifiques. Afin d'éviter toute publication ambiguë ou erronée concernant notre filière industrielle ou ses produits, nous vous invitons, à l'avenir, à vous rapprocher de la direction de notre association afin d'obtenir toute information. Il est clair que, en dehors des actions de sensibilisation et des mesures pouvant être prises en interne, les producteurs ne peuvent être tenus responsables des conditions dans lesquelles les produits sont transportés ou exposés chez autrui. En vous remerciant à l'avance pour l'insertion intégrale du présent droit de réponse, nous vous prions d'accepter, Monsieur le rédacteur en chef, l'expression de nos salutations distinguées. Ali HAMANI, président