Kader Meddour, de son vrai nom Meddour Abdelkader, est un enseignant à la retraite né en 1956 au village d'Aït Daoud (commune de Yatafène, daïra de Béni Yenni). Dès son jeune âge, plus exactement à onze ans, il découvre son penchant pour la poésie populaire qu'il déclame avec amour et passion. Avec le temps, il collectionne les poèmes et se découvre même une autre vocation qui consiste en un long travail d'adaptation de 115 fables de Jean de La Fontaine et de nombreuses maximes en tamazight. Son amour pour la sauvegarde du patrimoine l'amènera également à parcourir les villages de Kabylie pour aller à la rencontre des vieilles mémoires du terroir et interviewer les personnes âgées qui véhiculent encore la mémoire de la Kabylie ancienne. Pour Kader (Da Kader pour les intimes), il est très important de récolter ce que les aïeux recèlent comme patrimoine social et culturel car, dit-il, "ce sont de véritables ciseleurs du verbe qu'on doit interroger sur leur parcours, recenser leurs impressions, connaître leurs sensations et surtout leur regard sur la vie moderne". Poussant un peu plus son analyse, ce poète estime que "la clairvoyance de ces vieilles mémoires éclaire souvent notre présent et notre avenir". Kader Meddour qui est déjà l'auteur d'un premier recueil de poésie intitulé Tayerza swallen (labour des yeux) vient de sortir un album intitulé Isefra n tafrara (poèmes de l'aube). Accompagnés d'une musique très douce, ces poèmes véhiculent de véritables leçons de la vie. Pour l'auteur, "dès mon jeune âge, je me suis souvent blotti dans la solitude pour contempler le monde qui m'entoure sans toutefois m'éloigner de mes proches. J'ai alors commencé à écrire mes premiers vers au gré de l'inspiration qui me collait à la peau". Dans sa poésie, Kader Meddour touchera à tous les thèmes imprégnés d'une pédagogie remarquable. Pour lui, "les hommes du monde culturel doivent guider la société pour mieux asseoir les bons repères. Ils doivent au contraire servir de modèle de tolérance et de source d'espoir". L'auteur d'Isefra n tafrara compose ses poèmes dans les deux langues (français et tamazight), et sa poésie, dit-il, rappelle à ses semblables les valeurs et les principes dont l'homme doit s'armer pour rester fidèle à son devoir. "C'est dans le comportement de l'individu que l'on reconnaît son statut social", dira Da Kader qui insiste énormément sur la nécessité de réhabiliter les contes populaires et les légendes du terroir. K. T.