Des points de divergence continuent de peser sur la dynamique de rapprochement devant se solder par une fusion organique. Le processus d'intégration entre le Front du changement (FC) et le Mouvement de la société de la paix (MSP) piétine. Preuve en est que les deux partis ont annoncé le report de l'annonce de la date du congrès de fusion pour, disent-ils, des raisons techniques. L'ajournement de l'unification a été annoncé samedi dernier par le MSP lors d'une réunion de son madjlis echoura. "Le président du parti, Abderrezak Makri, a justifié le report du congrès par des problèmes techniques et juridiques", nous a indiqué une source au sein du parti. Notre source a ajouté que "nous avions connaissance du fait que les membres du FC ont dissous leur parti, mais qu'ils n'avaient pas encore présenté leur dossier au ministère de l'Intérieur. Cela est chose faite depuis deux jours. Néanmoins, il reste encore quelques difficultés". Deux écueils sont énumérés. Ils sont d'ordre juridique. "La problématique est inédite en Algérie, où il n'existe pas de tradition de fusion de deux partis politiques, donc pas d'assise juridique qui aiderait à statuer sur cette fusion". Le second problème a trait à l'absence de dispositions spécifiques dans la loi sur les partis. "La loi organique sur les partis ne stipule pas de fusion, mais se limite aux modalités et conditions de création d'un parti ou de son organisation". C'est pour cette raison que le MSP reste prudent. "La prudence est de mise en raison de ces difficultés", a encore indiqué notre source, qui rappelle, entre autres, que l'accord de l'union entre les deux partis prévoit que la présidence du Msp réunifié soit assurée en alternance entre Abdelmadjid Menasra et Abderrezak Makri, pour une durée de 4 à 5 mois chacun. Ainsi, certains milieux informés avancent également, comme autres raisons de ce retard, les susceptibilités personnelles des dirigeants des deux mouvements. Ils pensent que la velléité d'Abdelmadjid Menasra de retourner au gouvernement fait peur à Abderrezak Makri, qui s'en tient toujours à sa ligne d'opposition. "Ces craintes sont toujours là", affirme la même source, arguant qu'au moment où le MSP avait réuni son conseil national pour décider de l'offre d'unité, les membres du FC ont tenu le leur, dont l'ordre du jour consistait à répondre à la question du choix, entre s'unir avec le MSP ou participer au gouvernement. Le FC avait clairement tranché en faveur de l'entrée au gouvernement, contrairement au MSP. Un point de divergence, certes, surmonté, mais qui continue de peser sur la dynamique de rapprochement devant se solder par une fusion organique. En définitive, il reste encore du chemin à parcourir pour unifier la vision politique des deux mouvements, en raison des craintes qui subsistent et qui existent déjà au niveau de chacune des formations. Et le projet d'unité doit répondre à la question de savoir s'il s'agit d'une réorganisation organique qui consiste à réintégrer les membres qui ont quitté le parti ou alors d'une unité de la ligne politique. Le débat reste ouvert et risque d'être encore long. A. R.