L'équation Menasra, le président du FC, consulté "en aparté" par Sellal, et qui a pris option pour la participation, a fini par lézarder le fragile édifice du MSP. Le congrès unificateur prévu pour la fin de ce mois est reporté à une date ultérieure. Le rassemblement de la famille de Hamas n'aura finalement duré que le temps d'une législative. L'alliance MSP-FC, partie pour durer avec au bout un congrès d'unification, n'a pas résisté devant l'attrait de l'entrisme, qui est sa marque de fabrique, jusqu'à l'élection de Makri à sa tête, encouragé par un Abdelmalek Sellal qui lui a ouvert la porte du retour dans l'Exécutif. Le divorce était déjà consommé avant la tenue de la session du conseil consultatif, hier, pour trancher la question de la participation ou pas au gouvernement. Veillée d'armes entre Soltani qui a suggéré d'entrer dans le gouvernement Sellal ou de démissionner de l'Assemblée nationale, et Makri qui a menacé de démissionner si cette option est maintenue. Hormis l'échange visuel froid entre les deux hommes, rien n'a filtré, hier, des travaux du conseil consultatif. L'équation Menasra, le président du FC, consulté "en aparté" par Sellal, et qui a pris option pour la participation, a fini par lézarder le fragile édifice du MSP. Le congrès unificateur prévu pour la fin de ce mois est reporté à une date ultérieure. Premier signe d'un désaccord profond. Et Menasra d'enfoncer le clou en annonçant qu'il participera au gouvernement sachant probablement ses chances d'être élu à la tête de l'alliance MSP-FC, minces, pour ne pas dire nulles. Une perspective qui profite, théoriquement, à Aboudjerra Soltani qui a réussi à se rallier un large camp du parti en sa faveur. Raison pour laquelle, probablement, il a haussé le ton et répondu à Makri par "une injonction" : "Participer au gouvernement ou démissionner de l'APN." Cette tournure prise par les choses au MSP ressemble plutôt à une remise en cause "publique" avec un étalage virulent de la gestion et de la ligne radicale imprimée au parti par Abderrezak Makri. Pour ses adversaires, Makri a dévié de la ligne originelle du parti qui ne devait pas trop s'éloigner du pouvoir et demeurer, tout au moins, à sa périphérie. Makri a réussi sans difficulté à l'intégrer dans l'opposition à travers la CLTD et l'Icso qui se voulait sans concession avec le pouvoir en place. Abderrezak Makri s'est pris dans son propre piège depuis qu'il a annoncé la participation du MSP aux législatives du 4 mai, passant d'une posture à l'autre, tout en dénonçant une fraude massive ; ce qui devait, dans les mœurs du MSP, mener à son intégration dans l'Exécutif. Et au risque de voir les deux camps s'affronter violemment, au vu des déclarations des deux leaders des tendances au sein du parti, un black-out a été imposé toute la journée d'hier. Aucune fuite, aucun écho du conseil consultatif. Et quelle qu'en soit l'issue, le parti en sortira encore une fois divisé. Et c'est devenu un rite au MSP, chaque échéance électorale se termine par une scission, depuis la disparition de son charismatique président, Mahfoud Nahnah. Nous en saurons davantage lors de la conférence de presse qu'animera ce matin Abderrezak Makri qui va annoncer la décision définitive du conseil consultatif.