L'utilisation sans cesse croissante des nouvelles technologies dans l'exploration pétrolière permettra à l'Algérie d'améliorer le taux de récupération des gisements existants et d'augmenter le nombre de nouvelles découvertes, a indiqué hier le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil. “C'est grâce aux nouvelles technologies que nous avons pu réaliser des découvertes importantes, dont 13 pour la seule année 2004”, quasiment un record mondial, a précisé le ministre à l'ouverture de la deuxième conférence et exposition nord-africaine et méditerranéenne de pétrole et de géologie. Cette conférence à laquelle prennent part plus de 500 participants entre scientifiques, géologues et représentants de grandes compagnies mondiales va permettre “d'échanger les idées et les dernières technologies en la matière afin d'améliorer la récupération des réserves existantes et d'en découvrir d'autres”, a précisé le ministre. Pour sa part, le P-DG de Sonatrach, M. Mohamed Meziane, a souligné l'importance de cette manifestation scientifique et technique qui constitue “un espace de communication par excellence sur nos métiers”. Après avoir noté que l'Algérie, parmi les premiers exportateurs de gaz au monde, “se trouve en bonne position concurrentielle”, il a souligné que Sonatrach n'allait pas être “confinée au seul rôle de fournisseur mais tendra à devenir un acteur à part entière intervenant au niveau international sur tous les segments de la chaîne des hydrocarbures d'amont en aval”. Sonatrach a déjà commencé dans cette voie comme en témoignent ses récentes participations à des offres d'exploration en Libye où elle a pu décrocher des blocs malgré une forte concurrence internationale. Grâce à ses performances dans l'exploration, Sonatrach a réalisé, rappelle M. Meziane, “13 découvertes en effort propre et en partenariat mettant en évidence plus de 234 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) de réserves dont 46% de gaz. Ces performances montrent également l'intérêt croissant des compagnies pétrolières pour l'exploration en Algérie”, a dit M. Meziane expliquant que “cet intérêt est essentiellement motivé par les potentialités qu'offre le domaine minier algérien, ainsi que par la stabilité du pays et l'exigence de rigueur et de transparence qui commence à s'imposer. Les découvertes cumulées ont atteint un niveau de réserves qui permettent d'envisager la mise en œuvre d'une synergie régionale par le développement global de l'ensemble de ces bassins sédimentaires du domaine minier algérien, notamment ceux de l'Ouest longtemps considéré comme risqués”, a-t-il poursuivi. Ces performances, relève le P-DG, sont enregistrées non seulement au niveau des découvertes mais aussi au niveau des résultats des études géologiques et géophysiques qui valorisent les bassins jugés à risque et confirme la revalorisation des bassins matures. “Ceci est le fruit de l'utilisation et de la maîtrise des nouvelles techniques d'exploration utilisant des données intégrées qui ont permis d'expliquer un certain nombre de phénomènes géologiques liés au symptôme pétrolier du bassin sédimentaire”, a-t-il dit. M. Meziane cite l'exemple du gisement pétrolier géant de Hassi-Messaoud dont les données géologiques sont maintenant mieux perçues et permettent une meilleure connaissance de toute la région alentour. Hassi-Messaoud qui restera “encore et pour longtemps ce gisement géant considéré parmi les plus grands au monde”, fait l'objet, selon lui, d'un plan de développement afin de porter sa production à au moins 600 000 barils par jour (b/j) à l'horizon 2010, contre quelque 400 000 b/j actuellement. D'autres programmes aussi importants sont inscrits dans “notre approche sur le bassin d'illizi et Berkine”, a-t-il ajouté. Pour le patron de Sonatrach, l'exploration future nécessitera une maîtrise plus grande des nouvelles techniques et technologies et de nouveaux concepts en perpétuelle évolution d'où “la nécessité d'avoir toujours une vision prospective et un personnel formé prêt à se surpasser à chaque étape”, a-t-il souligné. Khelil : La nouvelle loi renforce “la compétitivité” de l'Algérie M. Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, a souligné que les attentes de l'industrie pétrolière par rapport aux nouvelles dispositions législatives sont très fortes. Dans une interview à paraître dans la revue spécialisée, Pétrole et gaz arabe (PGA) dont l'APS a obtenu copie, M. Chakib Khelil estime que la loi sur les hydrocarbures, qui vient d'être adoptée par les deux Chambres, “renforce la compétitivité de l'Algérie” face aux autres pays producteurs. Il a expliqué que le système fiscal inclus dans la nouvelle loi permettra “d'inciter au développement de petits gisements”, nombreux en Algérie, selon le ministre.