Le gouvernement malien a échoué jeudi dans sa tentative de médiation pour un cessez-le-feu entre les groupes politico-armés du Nord, signataires de l'accord de paix, issu du processus d'Alger, ont rapporté les médias locaux et internationaux présents à Bamako. la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rébellion) et la Plateforme d'Alger (pro-Bamako) s'affrontement depuis une semaine dans la région de Kidal, où il était prévu jeudi le retour officiel de l'administration malienne. Des dizaines de personnes ont été tués, selon plusieurs sources, lors de ces affrontements qui, une fois de plus, retardent le processus de mise en œuvre de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, dans un contexte marqué par un regain de l'activité terroriste dans le nord du Mali, mais aussi dans l'est frontalier avec le Niger, où la branche sahélienne de l'autoproclamé Etat islamique a mené mercredi et jeudi des attaques dans la région de Ménaka, selon la presse malienne. "Les ex-rebelles de la CMA, les groupes armés loyalistes et le gouvernement devaient d'abord signer mercredi un cessez-le-feu préalable au retour de l'Etat à Kidal. Mais les groupes armés se sont ravisés au dernier moment", a rapporté la chaîne britannique BBC, citant le ministre malien de la Défense, Tiénan Coulibaly. "La cérémonie prévue pour la signature du cessez-le-feu a été annulée. Le gouvernement malien fait porter la responsabilité aux groupes armés", a indiqué encore la BBC. Mais la CMA a accusé la Plateforme d'avoir refusé de signer l'accord de cessez-le-feu. "La plateforme refuse de signer le cessez le feu qui devait intervenir aujourd'hui pour mettre fin aux hostilités entre elle et la CMA sur le terrain", a indiqué l'ancien porte-parole de la CMA, Almou Ag Mohamed sur son compte facebook, affirmant par ailleurs que "le Gatia (Groupe d'autodéfense des touareg Imghad et alliés, bras armé de la Plateforme, ndlr) bloque depuis deux jours à Tabankort un convoi de camions du CICR destiné à apporter une assistance humanitaire en vivres aux populations vulnérables d'Abeibara". Mardi, lors d'une conférence de presse à Bamako, le chef de la Mission de l'Onu au Mali (Minusma), Mahamat Saleh Annadif, a fait part des blocages et retards qu'a enregistrés le processus de mise en œuvre de l'Accord d'Alger. "Les deux ans se sont passés sans qu'on puisse installer les mesures intérimaires qui étaient censés restaurer la confiance entre les signataires. Il y a eu énormément de retard pour mettre en place ces mesures, parmi lesquels les autorités intérimaires. L'accord n'est pas bien appliqué. L'insécurité devient quelque chose, on ne sait plus qui est qui. Le banditisme, les conflits communautaires sont là, à tout cela, il faut ajouter le terrorisme", avait-il affirmé. Par ailleurs, un observatoire indépendant et une commission d'enquête internationale, tels que prévus dans le texte de l'accord d'Alger, seront mis en place pour déterminer les raisons entravant le retour de la paix et identifier les responsables qui seront sanctionnés, ont rapporté les médias maliens, citant le ministère de la Justice, garde des Sceaux. Lyès Menacer