Un spectacle regroupant une fusion festive de gnawa marocain et la profondeur du blues du désert a été animé dimanche soir à Alger par le groupe targui Tikoubaouine et le showman marocain Mehdi Nassouli. Organisée à l'opéra d'Alger Boualem-Bessaïh en clôture du 9e Festival international de musique diwane, ouvert le 20 juillet, cette soirée a réussi à drainer un public relativement nombreux qui manquait à l'appel lors des trois premiers soirs. Avec un style typiquement targui, les Tikoubaouine ont enchanté leur public par un blues ancré dans les rythmes et la poésie du grand Sud algérien tout en restant ouvert sur des influences pop, folk ou encore reggae avec un son de guitare propre à l'ishumar. Au-delà de l'interprétation, l'authenticité des rythmes et des percussions dans la prestation du groupe reste son principal atout puisé dans le patrimoine de la région. Proposant un univers musical ouvert à toutes les fusions, le Marocain Mehdi Nassouli et son band a replongé le public dans une ambiance festivalière avec une large palette de fusion qui revêt la musique gnawa, le reggae, le rock ou encore le châabi avec un rythme effréné. Jouant du goumbri et accompagné de guitare, basse, batterie, keyboards et loutra électrique, Mehdi Nassouli se permet de revisiter des morceaux de l'Orchestre national de Barbès (ONB) et des poèmes du melhoun. En plus de ses talents de musicien et de chanteur, Mehdi Nassouli s'est révélé être une véritable bête de scène qui a beaucoup interagi avec ses spectateurs, près de 800 personnes, dont beaucoup découvraient l'artiste pour la première fois. Pour rappel, le 9e Festival international de musique diwane aura produit sur scène les lauréats du concours du festival national dédié au même genre traditionnel, à savoir Jil Diwan El-Kandoussi de Béchar, Mâallem Fayçal Soudani d'Alger et Diwan Essarab de Tindouf. Cette manifestation a également invité le quartet Afrocubano mené par le pianiste Omar Sosa, le groupe de jazz français Free River et la chanteuse mauritanienne Nora Mint Selmaly.