De nouveaux affrontements ont opposé durant la journée d'hier à Kidal les groupes politico-armés et signataires de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, ont rapporté les médias locaux. "Depuis ce matin, de violents affrontements opposent la CMA et le Gatia dans la région de Kidal", lit-on sur le site d'information Malijet, citant des sources locales. "Pour le moment, aucun bilan officiel n'a encore été communiqué, mais on parle déjà de plusieurs morts et blessés de part et d'autre", a ajouté la même source. Des violences meurtrières ont déjà opposé durant toute la semaine dernière à Anéfis (près de Kidal) la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rébellion) au Groupe d'autodéfense des Touareg Imghad et alliés (Gatia), le bras armé de la Plateforme (pro-gouvernement), et ont fait plusieurs morts et blessés des deux camps. Les tentatives du gouvernement de Bamako d'aboutir à un cessez-le-feu avaient échoué, après un revirement de la Plateforme. Les affrontements armés entre les signataires de l'accord de paix, issu du processus d'Alger, interviennent au moment où l'administration malienne devait revenir à Kidal. Une première date de son retour avait été programmée pour le 20 juillet, mais les affrontements ont empêché cela, ce qui a provoqué la colère du Comité de suivi de l'accord d'Alger (CSA) et suscité l'indignation de son président, le diplomate algérien Ahmed Boutache, qui a déjà dénoncé en juin dernier ce qu'il a qualifié de "manœuvres politiciennes aux desseins inavoués", dans une lettre qu'il a adressée à Brahim Ould Sidati, le représentant de la CMA. la semaine dernière, le président du CSA a piqué une nouvelle colère et a appelé les deux parties à honorer leurs engagements. Ce qui ne semble pas être la préoccupation majeure de la CMA et de la Plateforme qui se livrent une guerre larvée pour le contrôle du territoire, où terrorisme et grand banditisme se côtoient. Lyès Menacer