Le gouvernement semble opter pour la prudence dans l'élaboration de l'avant-projet de loi de finances 2018 avec un prix de référence de 45 dollars le baril, soit 10 dollars de moins que celui prévu dans le cadrage 2017-2019. Selon certaines sources, l'Exécutif envisage de revoir à la baisse le prix de référence du baril de pétrole brut pour l'élaboration de l'avant-projet de budget pour l'exercice 2018. Pour rappel, le cadrage macroéconomique et financier de la loi de finances pour la période 2017-2019 a été construit en tenant compte du prix prévisionnel du baril de pétrole brut de 50 dollars pour la loi de finances pour 2017, puis 55 et 60 dollars le baril, respectivement pour 2018 et 2019. Selon certaines sources, le ministère des Finances affiche de la prudence quant à l'évolution des prix du pétrole sur les trois prochaines années. Notre source indique que le ministère des Finances a proposé deux hypothèses. Dans la première, très pessimiste, le ministère des Finances propose un prix de référence de 45 dollars le baril, soit 10 dollars de moins que celui prévu dans le cadrage 2017-2019. Dans la seconde hypothèse, moins pessimiste, il construit le cadre budgétaire sur un prix du pétrole de 50 dollars, soit une baisse de cinq dollars par rapport au scénario prévu à moyen terme pour la période 2017-2019. Si le gouvernement a décidé de revoir à la baisse ses prévisions en matière de prix de pétrole, il laisse inchangé le profil du budget de l'Etat caractérisé par une consolidation budgétaire, notamment, en contenant la composante dépense dans des niveaux soutenables en vue d'atténuer les tensions sur les équilibres budgétaires qui se sont détériorés suite à la contraction des ressources depuis le second semestre 2014. Compte tenu de la démarche de plafonnement des dépenses qui a été adoptée par le gouvernement, les dépenses de fonctionnement évolueront de 2% en 2017 puis s'établiront à 4 500 milliards de dinars et les dépenses d'équipement à 2 300 milliards de dinars en 2018 et 2019. La réticence du gouvernement vis-à-vis de l'endettement extérieur et le resserrement des liquidités dans le secteur bancaire laissent entrevoir qu'il sera plus difficile que par le passé de financer le déficit budgétaire. Le fonds de régulation des recettes, utilisé jusque-là pour combler le déficit, est épuisé. Dans une note d'orientation relative à la préparation de l'avant-projet de loi de finances 2018, datée du 30 mars dernier, avant le changement du gouvernement, le ministère des Finances a exhorté les ordonnateurs du budget de l'Etat à s'inscrire dans la démarche de plafonnement des dépenses arrêté par le cadrage budgétaire au titre de la période 2017-2019. Le document a insisté sur une maîtrise plus vigoureuse des dépenses de fonctionnement tout en préservant les charges incompressibles telles que les salaires, les traitements et les charges de sécurité sociale et en maintenant la qualité et le bon fonctionnement du service public. Le ministère des Finances a, notamment, instruit les ordonnateurs du budget de l'Etat d'éviter toute proposition de création de nouveaux postes budgétaires en dehors de ceux prévus à titre exceptionnel par les pouvoirs publics et de privilégier le redéploiement du personnel. Par ailleurs, seul un poste sur cinq rendus vacants par les départs à la retraite, les démissions, les révocations ou les décès de fonctionnaires, pourra être remplacé. Les promotions statutaires et l'intégration des produits de la formation au 31 décembre 2017 devront être, "impérativement", prises en charge dans le cadre des postes vacants. Concernant les salaires y compris les primes et les indemnités, le ministère des Finances demande à ce que les augmentations soient limitées à la seule prise en charge de l'avancement statutaire du personnel. Ces augmentations ne devront en outre pas dépasser 1,5% de la masse salariale en 2018. M. R.