Les concessionnaires automobiles vont devoir compter sur des délais d'attente plus prolongés pour pouvoir importer le quota qui leur sera attribué. Les concessionnaires automobiles vivent une situation cauchemardesque. Pour cause, ils risquent, pour la grande majorité, de passer, à fin décembre prochain, "une année blanche". En effet, les importations des véhicules de tourisme, de transport de personnes et de marchandises pour l'année 2017 ont non seulement été assujetties aux licences et aux quotas d'importation (non encore définis), mais surtout à la promulgation du nouveau cahier des charges régissant l'activité de l'industrie automobile et sans laquelle aucun opérateur ne pourrait se targuer de sauver la mise. En effet, selon des sources de bonne foi, ces licences ne seront attribuées graduellement qu'à partir du mois d'octobre. Autrement dit, les opérateurs devront compter sur des délais d'attente plus prolongés pour pouvoir importer le quota qui leur sera attribué. Cela veut dire quoi exactement ? Au sens de l'importation, cela signifie que le concessionnaire doit connaître à la fois et le montant et le volume à importer pour prétendre à une lettre de crédit (LC) au niveau de sa banque domiciliataire. Pas seulement, il sera tenu d'envoyer une commande et de recevoir des prototypes à homologuer. Rien que pour cette procédure, le concessionnaire aura droit à 45 jours de démarches et d'attente. Une fois l'homologation confirmée, l'opérateur lance la commande à la maison-mère qui, elle aussi, devra adapter sa chaîne de montage pour un volume aussi réduit, pire contre-productif. De l'acheminement, du dédouanement et du stockage, jusqu'aux livraisons aux zones sous-douane et de la démarche administrative pour les documents techniques, le concessionnaire n'aura que 30 jours pour honorer ses engagements. Entre-temps, les commandes sont autorisées à travers les succursales et chez les agents agréés. Fin décembre, rares seront les concessionnaires qui pourraient être au rendez-vous. Et si les firmes européennes pourraient répondre rapidement à la demande, en revanche les firmes asiatiques auront des délais serrés pour pouvoir répondre à la demande de leurs partenaires et représentants en Algérie. Ainsi, on se retrouvera avec un reliquat qui punira les concessionnaires durant les premiers six mois de l'année 2018 et le gouvernement ne demande pas mieux ! D'ailleurs, durant le premier semestre de l'année en cours, il a été observé que les importations des véhicules réalisés directement par les particuliers eux-mêmes ont plus que doublé en valeur et en nombre comparativement au même semestre de 2016. L'importation des véhicules par les particuliers est passée de 6950 unités, soit 170 millions de dollars en 2016, à 13 918 véhicules pour 373 millions de dollars en 2017, soit une hausse substantielle de 100,26% en nombre et de 118,73% en valeur. Ces clients qui ont fui les concessionnaires ont été contraints de payer cher le prix, mais ont obtenu le gage d'importer aisément leurs voitures sans subir les difficultés auxquelles ont fait face les concessionnaires automobiles. Premier dommage collatéral visible pour l'année 2018, et pas des moindres, le risque d'une augmentation substantielle des prix des véhicules avec la montée en puissance de la monnaie européenne face au dollar américain. Les autres dommages ne seront ressentis qu'une fois les exigences du nouveau cahier des charges, dont la deuxième phase est en cours d'élaboration, seront rendues publiques par le comité interministériel installé par le Premier ministère.