Les vendeurs préfèrent, visiblement, s'installer sur des périmètres non autorisés. L'on dénombre, ainsi, pas moins de 12 points de vente informels sur la RN36, reliant Ouled Fayet à Baba Hassan. Le grand business du mouton de l'Aïd n'a pas encore débuté à Alger. Une simple tournée effectuée hier à travers certains sites de vente dits informels, mais aussi au niveau des six périmètres autorisés à la vente des bêtes au niveau de la capitale, nous a permis de constater que les maquignons et autres revendeurs ne se bousculent pas encore aux portes d'Alger. Il est vrai que la célébration de la fête de l'Aïd el-Adha est prévue dans 18 jours. Les points de vente informels habituels ne sont pas tous "ouverts", sur les voies express et autres chemins de wilaya, comme de coutume. On est encore loin des scènes de grande pagaille et d'anarchie indescriptible qui s'installent avec l'arrivée des maquignons et autres revendeurs sur les routes périphériques et, parfois même, à l'intérieur du périmètre urbain. Le décor des montagnes de bottes de foin n'est pas encore de mise. Même la spéculation qui, d'habitude, fait flamber les prix des ovins ne se ressent pas. Du moins pour le moment. C'est dire que la "foire" du mouton n'a, visiblement, pas démarré, alors que nous sommes à quelques encablures de la fête du sacrifice. Les acheteurs potentiels sont toujours en vacances, nous explique-t-on. Néanmoins, ce calme a été rompu hier par l'ambiance peu particulière qui régnait au niveau des étables de Latraco situées à Birtouta, en contrebas du quartier dit Haouch el-gazouz. Latraco (Lazaret Transit Connection) est une SPA publique spécialisée dans la vente de mouton et de viande fraîche depuis 1998. Les ouvriers de la société s'affairaient, hier, à la mise en place d'un dispositif de vente. Sous l'œil vigilant de la directrice générale de Latraco, Mme Mansouri, les employés s'attelaient à trier et à placer les bêtes dans les étables selon leurs poids. Pas moins de 1 000 têtes, déjà disponibles, ont été acheminées la veille dans des camions aménagés, en provenance des fermes et des unités d'élevage ouvertes par la société publique à Djelfa et à Laghouat. "Le cheptel disponible aujourd'hui dans nos hangars a été élevé et engraissé dans les fermes de Latraco. Nous vendons des produits du terroir de qualité. Les citoyens qui achètent chez nous partent avec des garanties sur la qualité et de la bête et de la viande. Toutes les étapes d'élevage et d'engraissement se font sous l'œil vigilant de techniciens spécialisés en la matière, et ce, en présence des vétérinaires", nous confiera Mme Mansouri. Cette précision de la première responsable de la filiale du groupe Alviar se veut comme une garantie de plus quant à la qualité de la viande labélisée Latraco. Rappelons que l'année dernière, beaucoup de cas de putréfaction de viande ont été signalés 24 heures après le sacrifice du mouton. "Nos produits seront cédés aux clients avec des factures sur lesquelles seront mentionnées toutes les informations concernant l'ovin acheté. Nos moutons se distinguent par une boucle d'oreille où sont indiquées toutes les références afférentes à la bête. L'âge, l'origine, le lieu d'élevage sont autant d'informations signalées", précisera notre guide du jour. Il faut savoir que la vente au public débutera jeudi dans les 26 hangars de Latraco où 3 000 têtes seront disponibles sur place. Les prix proposés par la direction oscillent entre 35 000 et 56 000 DA, selon le gabarit de la bête. Les unités d'élevage de Latraco ont préparé, à l'occasion de l'Aïd el-Adha version 2017, pas moins de 10 000 têtes. Sur la voie express de Baba Ali, au lieudit Haouch el-Hadj pour être plus précis, deux maquignons proposent à la vente des moutons visibles depuis l'autoroute. Le premier originaire de Djelfa offre des moutons de Sidi Naïl selon une fourchette de prix comprise entre 35 000 et 56 000 DA. Des prix jugés abordables par quelques citoyens rencontrés sur les lieux. "On ne va pas acheter tout de suite, c'est juste pour prendre la température. L'Aïd, c'est encore loin", nous dit-on. Le deuxième maquignon, qui se réclame de la capitale des Rostomides, invite les quelques automobilistes qui ont marqué un arrêt devant son étable de fortune à se rapprocher pour juger, par eux-mêmes, de la qualité des ovins élevés dans les pâturages de Tiaret. Il pratique les même prix que ceux annoncés par le revendeur de Birine (Djelfa). En poursuivant notre tournée à travers les sites aménagés par le ministère de l'Agriculture, nous constatons que les points de vente ouverts aux Pins maritimes, à Aïn Benian, à Bab Ezzouar, à El-Hamiz ou encore à Rouiba ne sont pas encore pris d'assaut par les maquignons. Ces derniers préfèrent, semble-t-il, s'installer dans des périmètres non autorisés. L'on dénombre, ainsi, pas moins de 12 points de vente sur la RN36, reliant Ouled Fayet à Baba Hassan. Au niveau de l'abri de vente informel situé au lieudit Haouch La Tourée, des pères de famille reconnaissent que le prix de la bête du sacrifice est cette année relativement abordable. "Contrairement aux années précédentes, cette fois-ci, nous avons vraiment le choix, nous trouvons des agneaux entre 25 000 et 30 000 DA, des moutons de 48 000 à 65 000 DA. Il y en a pour toutes les bourses", nous dira un quinquagénaire. Ils sont nombreux les revendeurs occasionnels sur cette route qui se transformera, sans nul doute, dans les jours qui viennent, en un véritable marché aux bestiaux digne de Tiaret ou d'Ouled Djellal à Biskra. Un exploitant agricole n'a pas manqué l'opportunité de l'Aïd pour tenter de tirer profit en s'associant avec un maquignon venu de Laghouat qui propose des béliers labellisés de Sidi Makhlouf, lesquels ont la cote dans l'Algérois. H. H.