Les habitants des trois communes de la daïra d'Akbou ont de nouveau investi, hier, la rue pour "dénoncer la démission des autorités" devant la situation d'insalubrité que vit leur région. La marche, appuyée d'une grève générale des commerçants et des administrations publiques, a été organisée par la Coordination intercommunale de ladite daïra. C'est la deuxième action de rue, organisée par la même organisation en l'espace de quelques semaines, pour interpeller les autorités locales sur les décharges sauvages qui pullulent aux quatre coins de la daïra d'Akbou depuis la fermeture de la décharge publique de Biziou, depuis près de deux mois maintenant. Sous le slogan générique "Tous pour une rentrée scolaire saine et propre", la marche s'est ébranlée à 9h, depuis la place de la mairie vers le siège de la daïra avec des sacs-poubelles en main. Pour les manifestants, la situation est une véritable catastrophe écologique et un danger pour la santé publique. Ils affirment que les habitants de la localité souffrent des odeurs nauséabondes que dégagent les ordures et craignent que des épidémies se déclarent et se propagent. Devant le siège de la daïra, les manifestants ont observé un rassemblement et une prise de parole des délégués de l'intercommunale pour "dénoncer le laxisme des autorités" et "les interpeller pour trouver une solution, en urgence, à ce problème de collecte des ordures ménagères". La veille, selon les représentants de la coordination intercommunale, les services communaux ont procédé à la collecte uniquement dans les quartiers de la ville. Sa périphérie n'a pas été nettoyée. "La ville d'Akbou ne mérite pas cette situation et nous interpellons les autorités à trouver une solution adéquate à ce problème. La santé publique est sérieusement menacée", ont déclaré les intervenants qui qualifient la situation de "catastrophe écologique dans laquelle sombre leur localité", devenue un véritable dépotoir à ciel ouvert près de deux mois après la fermeture de la décharge de Biziou. En outre, les intervenants soutiennent, en substance, que "ce n'est pas à la population de rouvrir la décharge mais aux autorités locales qu'incombe la tâche". Les délégués ont aussi déploré "l'anarchie qui règne dans leur région" et interpellent, notamment le chef de daïra, pour mettre un terme à cette situation "abracadabrantesque" qui n'a que trop duré. Il y a lieu de signaler que ce n'est pas la première fois que la décharge de Biziou a été fermée. En 2012 et 2014, cette décharge avait été fermée avant d'être rouverte par les autorités sous la pression de la rue devant l'amoncellement des ordures qui jonchaient chaque coin de rue de leur ville. Cette année, elle est de nouveau fermée et les trois communes de la daïra d'Akbou croulent sous le poids des ordures. Le 27 août dernier, l'intercommunale de la daïra d'Akbou a organisé une démonstration de rue pour "l'ouverture immédiate de la décharge publique de Biziou située dans la commune d'Amalou et l'installation d'une déchetterie à Akbou" et enfin, "la restitution du foncier de la même décharge intercommunale". Les autorités locales trouveront-elles une solution définitive et adéquate à ce problème récurrent de collecte des ordures ménagères ? L'avenir nous le dira. L. OUBIRA